: Vidéo Jean-Luc Mélenchon veut être élu Premier ministre pour "imposer la politique décidée par le peuple", explique Éric Coquerel
Le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis l'assure : "Les législatives, c’est le combat qui continue".
Jean-Luc Mélenchon "n'a jamais dit qu'il prenait sa retraite", assure mercredi 20 avril sur franceinfo le député LFI de Seine-Saint-Denis, Éric Coquerel. Éliminé au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a appelé mardi les Français à l'élire Premier ministre. "Les législatives, c’est le combat qui continue, c’est le troisième tour, on est dans la suite", lance Éric Coquerel.
franceinfo : Après avoir entendu Jean-Luc Mélenchon au soir du premier tour de la présidentielle, on pouvait en conclure qu'il souhaitait passer la main. A-t-il changé d'avis ?
Non, je n'avais pas du tout entendu son discours ainsi, donc je ne suis pas vraiment surpris. Il n'a jamais dit qu'il prenait sa retraite. Il parlait des présidentielles où il a redit hier qu’il serait surpris lui-même de se représenter dans cinq ans. Mais les législatives, c'est le combat qui continue. C'est le troisième tour. On est dans la suite.
Dans l'histoire de la Ve République, à chaque fois que les législatives ont eu lieu dans la foulée de la présidentielle, les Français ont donné une majorité au président. Pourquoi ce serait différent ?
Parce que je pense qu'on est dans un contexte différent. Je pense que, quel que soit le vainqueur, ça ne sera pas une vague comme on a eu en 2017, ne serait-ce que parce que vous avez, à la sortie de cette élection, trois pôles quasiment équidistants. Vous avez le pôle néolibéral incarné par monsieur Macron, le pôle d'extrême droite incarné par Marine Le Pen et le pôle populaire incarné par Jean-Luc Mélenchon et l'Union populaire. Je pense que la question politique ne sera pas dénouée. C'est une des difficultés de la Ve République, mais cela va être encore exacerbé cette fois-ci. Et du bilan de l'un et du programme de l'autre, je tire la conclusion qu'il ne sera pas facile d'avoir une majorité pour eux dans le pays. Et par contre, on a des électeurs qui restent motivés.
Une cohabitation avec Emmanuel Macron, ça ressemblerait à quoi ?
L'idée, ce serait d'imposer la politique décidée par le peuple au niveau national. Je vous rappelle que l'article 20 de la Constitution désigne le Premier ministre comme responsable de la politique devant la Nation, la politique intérieure. Alors, vous me direz, ça n'a pas été depuis cinq ans, ça c'est vrai. Jupiter a désigné tout depuis l'Élysée. J'imagine surtout Jean-Luc Mélenchon et ses ministres en train de décider de la politique de la Nation à la même table qu'Emmanuel Macron.
Une cohabitation avec Marine Le Pen est-elle possible avec vous ?
Si Marine Le Pen est élue, ce que je ne souhaite pas, est-ce que vous préférez que celle-ci puisse appliquer sa politique qui est une politique de préférence nationale, une politique de retour au droit du sang politique où quelque part, on n'est plus vraiment dans la République, mais dans une nation ethnique ? C'est pour ça que je singularise son projet et que je l'estime encore pire que celui de M. Macron.
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