Sondages, date, mode de scrutin… L'article à lire pour tout savoir des élections régionales
Les 6 et 13 décembre, les Français devront renouveler leurs conseils régionaux pour six ans. Francetv info vous donne les clés pour tout comprendre de ce dernier scrutin intermédiaire avant la grande explication de 2017.
Après les municipales en mars 2014, les départementales en mars 2015, les Français sont à nouveau appelés aux urnes pour des élections locales. Les 6 et 13 décembre, ils devront renouveler les conseils régionaux pour une durée de six ans. Francetv info vous donne les clés pour tout comprendre de ce dernier scrutin intermédiaire avant la grande explication de 2017.
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Qu'est-ce qui change par rapport à 2010 ?
Cela saute aux yeux : la carte des régions françaises a sérieusement évolué depuis les dernières élections régionales. Sur 22 régions que comptait la France métropolitaine, 16 ont fusionné avec une ou deux de leurs voisines. La nouvelle carte, qui entrera officiellement en vigueur au 1er janvier 2016, ne compte donc plus que 13 régions. Certaines (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ou Auvergne-Rhône-Alpes) sont de véritables mastodontes. D'autres (Bretagne, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Ile-de-France) ont en revanche échappé au redécoupage.
Il s'agit là de la principale évolution par rapport au scrutin de 2010, même si cette réforme territoriale a également modifié les compétences dévolues aux régions, leur donnant davantage de pouvoirs.
Comment va s'appeler ma région ?
Un peu partout en France, on se demande sous quel nom sa future région sera désignée. Le regroupement de la Haute-Normandie et de la Basse-Normandie devrait accoucher sans surprise d'une région Normandie, mais, pour d'autres entités, le futur nom ne va pas forcément de soi. Ainsi, comment réconcilier Alsaciens, Lorrains et Champenois autour d'une dénomination acceptée de tous ? Certaines futures régions ont pris les devants, en appelant les citoyens à voter. Plusieurs journaux locaux, comme le Midi Libre, ont également lancé des consultations sur internet.
Une fois élus, les nouveaux conseils régionaux devront en tout cas plancher sur la question. Chacun devra faire une proposition de nom au gouvernement. Ce dernier entérinera ensuite le choix définitif par décret, avant le 1er octobre 2016. En attendant, les régions regroupées sont affublées d'un nom provisoire (un peu indigeste) accolant, dans l'ordre alphabétique, les noms des régions qui les composent.
Comment fonctionne le mode de scrutin ?
Allez, un petit effort : ce n'est pas si compliqué que ça ! Dans chaque région, plusieurs listes vont s'affronter pour remporter la majorité au sein du conseil régional. D'une région à l'autre, le nombre de sièges à pourvoir varie. Plus il y a d'habitants, plus il y a d'élus.
Le scrutin se déroule en deux tours (un seul si une liste obtient plus de 50% des voix). A l'issue du premier tour, les listes qui ont obtenu moins de 5% des suffrages exprimés sont éliminées. Celles qui ont obtenu au moins 10% peuvent se maintenir au second tour. Petite subtilité : toute liste qualifiée pour le second tour peut inclure des candidats issus de listes ayant obtenu au moins 5% et qui ne se maintiennent pas au second tour. On dit généralement que ces listes "fusionnent".
Au second tour, deux ou plusieurs listes s'affrontent. Celle qui arrive en tête obtient automatiquement un quart des sièges à pourvoir au conseil régional. Les trois quarts restants sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu plus de 5% des voix, y compris celle arrivée en tête.
Exemple dans une région où 100 sièges sont mis en jeu : au second tour, la liste A obtient 43%, la liste B, 37%, et la liste C, 20%. La liste A se verra attribuer d'office un quart des sièges, soit 25 sièges, plus 43% des 75 sièges restants (32 sièges), soit un total de 57 sièges. La liste B obtiendra 37% de 75, soit 28 sièges, et la liste C, 15 sièges. Grâce à ce système, une liste qui obtient au moins un tiers des voix est assurée de disposer d'une majorité au conseil régional. Cela évite la probabilité d'une région ingouvernable, même en cas de triangulaire.
De quoi vont s'occuper vos futurs élus ?
La réforme territoriale adoptée par le gouvernement liste les compétences du conseil régional. Son principal rôle est de "promouvoir le développement économique" du territoire. La région est ainsi la seule collectivité à avoir le droit de distribuer des aides aux entreprises. Elle gère les ports et les aéroports. La région est compétente en matière de formation professionnelle et de formation des chômeurs.
Autre grande attribution de la région : les transports. Déjà responsable de l'organisation des liaisons ferroviaires (TER), elle se voit confier les transports routiers (y compris scolaires) en dehors des agglomérations, ce qui était jusqu'à présent une prérogative des départements. Par ailleurs, la région est toujours chargée de la construction et de l'entretien des lycées publics, et possède aussi des compétences en matière de recherche, de culture et de sport.
Et dans quelles villes vont-ils siéger ?
Dans un premier temps, les élus siégeront dans la ville désignée l'été dernier comme chef-lieu provisoire par le gouvernement.
Mais, dans certaines régions, le débat risque bien de se poursuivre. Chaque conseil régional sera appelé à formuler un avis sur le chef-lieu définitif de la région (où siègent la préfecture de région et la majorité des services de l'Etat), ainsi que sur l'emplacement de l'hôtel de région (où siège le conseil régional), et sur le lieu où se tiendront les réunions. Ces trois lieux de pouvoir ne pourront être concentrés dans la même ville que si 3/5e des conseillers régionaux y sont favorables.
La "capitale" (chef-lieu) d'une région ne sera donc pas forcément la ville qui abritera l'hôtel de région ! Les choix définitifs seront en tout cas fixés par décret avant le 1er juillet 2016, après avis du conseil régional concerné.
Moins de régions, ça veut donc dire moins d'élus ?
Perdu : ce n'est pas du côté des élus que les régions feront des économies. La réforme territoriale n'a pas touché au nombre d'élus. Il y aura donc, après les élections, le même nombre de conseillers qu'actuellement : 1 757 (ce chiffre ne prend pas en compte les assemblées de Corse, de Martinique et de Guyane, qui ne portent pas officiellement le nom de conseil régional).
Y aura-t-il autant de femmes que d'hommes ?
Sur le papier, oui. Dans les faits, presque. Les listes doivent être composées alternativement de candidats de chaque sexe, ce qui assure à chaque fois une parité, à une personne près. Mais, comme les têtes de liste sont plus souvent masculines (seule une liste sur cinq est menée par une femme, selon notre enquête), les hommes sont mécaniquement un peu mieux représentés que les femmes. Début 2015, les conseils régionaux comptaient 49% de femmes contre 51% d'hommes.
Quel parti est favori ?
Le scrutin s'annonce à haut risque pour la gauche, d'autant qu'elle détient actuellement 21 des 22 régions métropolitaines (seule l'Alsace est à droite). Le PS et ses alliés devraient donc perdre de nombreux territoires. Ils tenteront en tout cas de sauver les meubles, ce qui semble être envisageable en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ou en Bretagne.
Pour autant, les Républicains et l'UDI, malgré leur alliance dans toutes les régions, n'ont pas de quoi se frotter les mains. Ils pourraient en effet pâtir d'une forte poussée du Front national, notamment après les attentats du 13 novembre. Résultat : le FN est favori en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, et pourrait créer la surprise dans trois autres régions.
J'ai eu la flemme de tout lire, vous me faites un résumé ?
Les élections régionales des 6 et 13 décembre seront les premières depuis la réforme territoriale qui a fait passer de 22 à 13 le nombre de régions en métropole. Ce scrutin comporte peu de changements par rapport à celui de 2010. Toutefois, les régions se sont vu octroyer des compétences supplémentaires, notamment en matière de transports. Sur le plan politique, la gauche, qui gouvernait jusqu'à présent 21 des 22 anciennes régions, risque d'essuyer une nouvelle défaite électorale, tandis que le FN pourrait l'emporter dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca.
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