Résultats des européennes 2024 : en Allemagne, le chancelier Olaf Scholz exclut l'organisation d'élections législatives anticipées, malgré la défaite de sa coalition
En Allemagne, la défaite de la coalition gouvernementale n'aura pas les mêmes répercussions qu'en France. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a exclu l'option d'un scrutin législatif anticipé, lundi 10 juin, comme l'a annoncé dimanche Emmanuel Macron en France. Et ce, malgré le cuisant revers de son gouvernement aux élections européennes.
L'idée d'élections anticipées, réclamées par l'extrême droite et des ténors conservateurs, n'a été envisagée "à aucun moment, pas une seconde", a précisé le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit. Et ce malgré un résultat "peu satisfaisant" des trois partis de la coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates du chancelier, les Verts et les libéraux, qui ont respectivement obtenu 13,9%, 11,9% et 5,2% des voix dimanche.
"La date des élections régulières est fixée à l'automne 2025. C'est ce que nous prévoyons de faire", a ajouté le porte-parole, soulignant les grandes différences entre le système français, dans lequel le président joue un rôle de premier plan, et allemand où l'ensemble du pouvoir exécutif national est dans les mains du chancelier et de son gouvernement. A eux trois, les partis de la coalition en place depuis fin 2021 ont ainsi recueilli moins d'un tiers des suffrages au scrutin européen et ont tous perdu du terrain, surtout les Verts, selon des résultats encore provisoires.
Le grand gagnant des élections est le camp des conservateurs, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et son parti bavarois allié CSU, avec 30%, qui est suivi du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) avec 15,9%. Lundi, le chef de la CSU a appelé à l'organisation d'élections "le plus rapidement possible" et à "un nouveau départ pour notre pays". Le gouvernement Scholz "n'a plus aucun soutien dans la population", a déclaré Markus Söder à la chaîne de télévision NTV. Olaf Scholz "n'a plus qu'une seule tâche à accomplir", a pour sa part jugé la co-présidente de l'AfD, Alice Weidel, sur son compte X : "Ouvrir la voie à de nouvelles élections – au lieu de gouverner une année de plus contre la grande majorité de la population".
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