Législatives 2024 : le RN en passe d'obtenir entre 175 et 205 sièges, loin de la majorité absolue selon notre sondage
Franceinfo tient à rappeler qu’un sondage n'est pas une prédiction, mais une photographie de l'opinion à un instant donné. Un sondage est nécessairement assorti d'une marge d’erreur, dite aussi "marge d’incertitude" ou "intervalle de confiance". Plus l'échantillon est faible, plus la marge d'erreur progresse.
Le RN et ses alliés sont en capacité de récolter entre 175 et 205 sièges à l'Assemblée nationale au terme du deuxième tour des élections législatives 2024, selon une enquête Ipsos-Talan pour Radio France et France Télévisions, publiée vendredi 5 juillet. Loin, donc, d'une majorité absolue fixée à 289 sièges. Pour rappel, 88 députés siégeaient dans le groupe RN de l'Assemblée sortante.
Le camp présidentiel Ensemble obtient quant à lui 118 à 148 sièges selon l'enquête (245 avant la dissolution). Le Nouveau Front populaire récolte 145 à 175 sièges (contre 133 auparavant pour la Nupes, auxquels s'ajoutaient 20 députés divers gauche). Quant aux candidats Les Républicains-divers droite (hors alliance RN), ils sont crédités de 57 à 67 sièges (74 sièges avant la dissolution).
Dans le détail, selon cette projection, La France insoumise obtient 58 à 68 sièges (contre 75 dans l'Assemblée sortante), le Parti communiste 7 à 9 (contre 22 dans le groupe communiste de l'Assemblée sortante), les Écologistes 29 à 37 sièges (contre 21 dans l'Assemblée sortante) et le Parti socialiste 51 à 61 sièges (contre 31 dans l'Assemblée sortante). Au-delà du Nouveau Front populaire, les divers gauche sont crédités de 14 à 16 sièges.
Toujours dans le détail, dans l'ex-majorité, le MoDem obtient 23 à 31 sièges (contre 50 dans l'Assemblée sortante), Renaissance 78 à 94 sièges (contre 169) et Horizons 17 à 23 sièges (contre 31). Les divers centre et l'UDI sont crédités de 6 à 8 sièges.
Du côté du Rassemblement national et de ses alliés, les LR soutenus par le RN peuvent espérer 18 à 24 sièges, et le RN en tant que tel est crédité de 157 à 181 sièges.
Concernant la participation, elle est en hausse pour ce second tour des élections législatives anticipées : entre 66% et 70% des sondés affirment qu'ils iront aux urnes. Lors du premier tour, 66,7% des électeurs sont allés voter. À noter que selon l'étude, le taux de participation promet d'être élevé et ce peu importe l'appartenance partisane.
Des consignes de vote diversement appréciées
Les sondés sont 54% à approuver les consignes de vote données par le Nouveau Front populaire afin que le candidat NFP se retire pour empêcher la victoire d'un candidat soutenu par le RN et ses alliés. Ce chiffre grimpe de façon significative (87%) lorsque la question est posée aux sondés qui ont voté pour un candidat NFP au premier tour. En revanche, 89% des sondés ayant voté pour un candidat RN ou un candidat LR soutenu par le RN au premier tour désapprouvent ces consignes.
Dans les circonscriptions où un candidat d'Ensemble est arrivé en troisième position, 56% des sondés disent approuver la consigne de vote donnée par certains dirigeants d'Ensemble afin que ce candidat se retire au profit du candidat du NFP, pour empêcher la victoire du candidat soutenu par le RN et ses alliés. Dans le détail, 32% disent l'approuver quel que soit le candidat du NFP et 24% disent l'approuver uniquement si le candidat du NFP n'est pas issu de LFI. Ce chiffre de 54% grimpe de façon significative (95%) lorsque la question est posée aux sondés qui ont voté pour un candidat NFP au premier tour. En revanche, 89% des sondés ayant voté pour un candidat RN ou un candidat LR soutenu par le RN au premier tour désapprouvent ces consignes.
Concernant les sentiments éprouvés en cas de majorité absolue pour le NFP, ce sont d'abord des sentiments négatifs qui ressortent. Les sondés disent ressentir avant tout de l'inquiétude (40%), de la peur (28%) puis de l'espoir (21%). Même question en cas de majorité absolue pour le RN et ses alliés. Là encore les sentiments négatifs priment, mais cette fois, le niveau d'inquiétude monte à 35%, à 27% pour la peur. Le troisième sentiment est la honte à 26%.
Enquête réalisée par Ispos-Talan pour Radio France, France Télévisions et Le Monde du 3 au 4 juillet, sur un échantillon représentatif de 10 101 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française, inscrites sur les listes électorales, âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, catégorie d'agglomération, région). L'échantillon a été interrogé par Internet.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.