Affaire abbé Pierre : l'évêque de Grenoble-Vienne espère que les révélations vont permettre à l'Eglise d'être "plus responsable et plus respectueuse"
"C'était une évidence qui s'imposait", a déclaré samedi 14 septembre auprès de France Bleu Isère Monseigneur Jean-Marc Eychenne, évêque du diocèse de Grenoble-Vienne, après sa décision vendredi 13 septembre d'ouvrir ses archives concernant l'abbé Pierre, accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles.
L'abbé Pierre était directement attaché à ce diocèse. Tous les documents versés aux archives du diocèse de Grenoble-Vienne seront "consultables dès à présent par toutes les personnes habilitées et accréditées : chercheurs, membres de la Commission d'experts annoncée par Emmaüs, et les journalistes enquêtant sur l'abbé Pierre", avait précisé vendredi le diocèse.
Une "erreur" de l'Eglise
"Compte tenu de l'émotion, de l'urgence et de ce souci de clarté que l'on veut déployer, cela semblait honnête et cohérent d'ouvrir les archives", a expliqué Monseigneur Jean-Marc Echeynne à France Bleu Isère. "Chez nous, le dossier est assez mince", assure-t-il. "On n'a pas beaucoup d'éléments, hormis cette lettre de 2005 envoyée par les Capucins et la copie d'un mail d'une personne qui mettait en cause le comportement de l'abbé Pierre à Namur".
"On était plutôt jusqu'à maintenant dans une culture du secret", a-t-il ajouté, évoquant une "erreur" de l'Eglise : "C'était un personnage au-delà de tout soupçon, c'est peut-être ce qui nous a induits en erreur". "L'important c'est d'avancer", poursuit Jean-Marc Eychenne. "Il faut se demander ce qu'on fait maintenant. Si ces révélations pouvaient au moins servir à être dans une attitude plus responsable et plus respectueuse, que l'on soit plus à l'écoute. La société et l'Eglise ont besoin de savoir pour se prémunir d'autres déviances".
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