Sécurisation des passages à niveau : "Ce n’est plus possible, il faut agir", réclament des associations
La déléguée générale de la Prévention Routière et le porte-parole de "Sourires des Anges" réagissent lundi sur franceinfo après la collision mortelle entre une voiture et un TER dans la Marne.
Une femme et trois enfants sont morts, lundi 15 juillet, dans la collision entre leur voiture et un TER sur un passage à niveau d'Avenay-Val-d'Or, près de Reims dans la Marne. Le choc a également légèrement blessé quatre passagers du TER.
Après Millas et Allinges, un nouveau drame
Les passages à niveau sont régulièrement le théâtre de catastrophes, en France. En 2017, à Millas (Pyrénées-Orientales), six collégiens ont été tués dans une collision entre leur car scolaire et un TER sur un passage à niveau. Même scénario, 11 ans plus tôt, à Allinges (Haute-Savoie) : un accident entre un car scolaire et un TER a fait sept morts, en 2008. Depuis, une association de soutien a été créée, "Sourire des Anges", dont Patrick Baptendier est le porte-parole.
Invité sur franceinfo, il estime qu'aujourd'hui, "on ne peut plus attendre. Quand on voit encore ce matin [du lundi 15 juillet], encore quatre vies qui s’en vont, c’est plus possible, il faut agir", a-t-il ajouté.
Après Allinges on avait dit qu’on œuvrerait pour qu’il n’y ait plus jamais d’accident sur les passages à niveau... On sait que le risque zéro n’existe pas mais il y a quand même eu Millas, et puis d’autres accidents, et aujourd’hui encore un nouveau…
Patrick Baptendierà franceinfo
Anne Lavaud, la déléguée générale de l'association Prévention Routière, invitée elle aussi de franceinfo, est sous le choc. "Ce danger est là au quotidien. Chaque jour, il y a 16 millions de véhicules qui passent devant un passage à niveau. La France compte plus de 15 000 passages à niveau. C'est vraiment une problématique du quotidien", réagit-elle.
On ne réalise pas le risque que représente un train à 90km/h. Il lui faut 800 mètres pour s'arrêter, soit 10 fois plus qu'une voiture qui roule à la même vitesse.
Anne Lavaudà franceinfo
Elle rappelle qu'il y a 150 passages à niveau considérés comme dangereux en France, et que celui d'Avenay-Val-d'Or ne l'était pas. Elle insiste pour "que la signalisation soit beaucoup plus en amont. Ça peut se traduire par des bandes rugueuses, par des feux clignotants en amont des voies de manière à ce qu'une voiture ne reste pas bloquée sur les voies. Il y a des choses à revoir et des projets sont mis en place. Par exemple, l'obligation pour les éditeurs de GPS de signaler les passages à niveau".
Patrick Baptendier, de l'association "Sourire des Anges", milite également pour la généralisation de dispositifs permettant d'éviter, ou a minima de réduire les éventuels chocs : "Le plus efficace, ce serait encore ces fameux détecteurs d’obstacles qui permettraient, en cas de voitures bloquées entre les barrières [comme à Avenay-Val-d'Or], de ralentir les trains, peut-être même de les arrêter".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.