Crash dans les Alpes : ce que l'on sait du copilote mis en cause, Andreas Lubitz
Celui qui a volontairement dirigé l'avion vers le sol, selon le procureur de la République de Marseille, était âgé de 28 ans.
Lufthansa a refusé de dévoiler l'identité des pilotes de l'A320 de Germanwings pour respecter leur vie privée, jeudi 26 mars. Mais le procureur de la République de Marseille a livré le nom du copilote. Il s'appelait Andreas Lubitz, avait 28 ans, et était allemand.
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Tous les regards se tournent vers ce dernier dans l'enquête sur le crash du vol 9525 de Germanwings. Après que le commandant est sorti du cockpit, la porte a été verrouillée, et le copilote n'a plus dit le moindre mot jusqu'au crash. Le pilote a pourtant frappé à la porte et appelé. Selon les premiers éléments de l'enquête, Andreas Lubitz a volontairement dirigé l'avion vers le sol. Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de lui.
Où vivait-il ?
Le jeune homme avait deux résidences, à Düsseldorf et à Montabaur, dans la région de Rhénanie-Palatinat, selon RP Online (en allemand). La ville de Montabaur, où il vivait avec ses parents, selon le Frankfurter Allgemeine (en allemand), a exprimé ses condoléances à la famille, jeudi, sans donner le nom du copilote.
This is the house believed to belong to #Germanwings co-pilot Andreas Lubitz in Montabaur: http://t.co/RzE2jUUgJo pic.twitter.com/l5Gun14d1a
— Reuters Top News (@Reuters) 26 Mars 2015
Comment est-il devenu pilote à Germanwings ?
Interrogé par le Wall Street Journal (en anglais, pour abonnés), un membre de son club d'aviation, le LSC Westerwald, explique qu'"Andreas était devenu jeune un membre du club, pour réaliser son rêve de voler". Il a appris à voler à partir de 14 ou 15 ans sur un planeur, un ASK-21 blanc de deux places, selon le New York Times. Ce camarade pense qu'en devenant pilote, à 28 ans, il a "réalisé son rêve, un rêve qu'il paye maintenant si chèrement de sa vie". Peter Rucker, également membre de l'aéroclub et contacté par RTL, explique qu'"il avait fait sa formation de vol ici, dans le club, depuis sa plus tendre jeunesse. C'était un jeune très calme et très précis". Et de poursuivre : "Il avait atteint ce qu'il voulait atteindre : de pilote amateur, il était passé pilote professionnel, et il n'avait pas de problème… Je ne le crois pas capable d'une chose pareille."
Après avoir obtenu son brevet pour piloter un planeur, il a suivi le cursus d'une difficile école préparatoire de Montabaur, puis a intégré la formation de Lufthansa, maison-mère de Germanwings. Selon le PDG de Lufthansa, "il y a six ans, le copilote avait interrompu sa formation, et cela a duré quelques mois. Mais ce n'est pas inhabituel chez nous". Il l'aurait achevée en septembre 2013, après une formation à Phœnix, aux Etats-Unis. Il avait ainsi obtenu une certification de la FAA, la Federal Aviation Administration américaine, selon l'Aviation Business Gazette (en anglais). D'après le procureur de la République de Marseille, le jeune homme était au service de Germanwings "depuis quelques mois seulement". Paris Match, citant Lufthansa, explique qu'il avait 630 heures de vol à son actif.
Comment le décrivent ses proches ?
D'après Peter Rucker, "c'était un jeune homme tout à fait normal. Il était très content d'avoir ce job. Il me semblait tout à fait satisfait et heureux". Il le décrit comme un jeune homme "avec beaucoup d'amis". "C'était un type tout à fait normal", a ajouté Klaus Radke, qui dirige le club où Andreas Lubitz a obtenu sa première licence de vol il y a plusieurs années. A l'automne dernier, le jeune homme de 28 ans était revenu pour suivre un cours de perfectionnement avec lui, et il se souvient d'un "jeune homme très agréable, amusant et poli".
La page Facebook (supprimée, mais relayée sur Twitter par un journaliste) d'Andreas Lubitz laisse penser à un jeune homme banal, amateur de David Guetta, de Burger King et d'une page consacrée à l'A320. C'était aussi un adepte du semi-marathon.
Peut-il être soupçonné de terrorisme ?
Quel est son profil psychologique ?
"Nous avons un processus très strict, il y a aussi un processus psychologique, des tests psychologiques quand nous choisissons nos pilotes", a répondu Carsten Spohr, le PDG de Lufthansa, en conférence de presse. "Mais nous n'allons pas jusqu'à interviewer les familles et les amis de nos candidats. Cela ne se fait pas chez nous ni dans les autres compagnies". Ensuite, les pilotes subissent des tests médicaux, mais "il n'y a pas de test psychologique". Cependant, "chaque premier officier à la Lufthansa doit dire s'il perçoit des problèmes chez ses collègues, est-ce qu'on pense que son collègue a de bonnes dispositions psychologiques pour continuer à piloter".
S'appuyant sur la confidentialité du dossier médical, Carsten Spohr a refusé de révéler pourquoi le jeune homme avait interrompu sa formation avant de la reprendre. Mais le Frankfurter Allgemeine relaie le témoignage d'une proche, selon laquelle il avait connu une période de "burnout, de dépression". Un journaliste du Spiegel livre la même raison pour expliquer cette pause en 2009.
freunde von #4U9525 co-pilot berichten reportern, andreas l. habe 2009 auszeit von flugausbildung wg burnout-syndrom / depression genommen
— Matthias Gebauer (@gebauerspon) 26 Mars 2015
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