Cet article date de plus de huit ans.

Vidéo Pièces à conviction. Andreas Lubitz a profité du secret médical

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Pièces à conviction. Visite médicale, extrait
Pièces à conviction. Visite médicale, extrait Pièces à conviction. Visite médicale, extrait
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions

Andreas Lubitz n'aurait jamais dû se trouver aux commandes de l'Airbus de la Germanwings ce fatal 24 mars 2015. Mais il avait caché son état dépressif à son employeur. L'enquête de "Pièces à conviction" révèle les failles du suivi psychologique des pilotes. Extrait.

Andreas Lubitz souffrait d'une dépression. Il était pourtant aux commandes d'un avion de ligne qu'il a délibérément précipité sur les contreforts des Alpes françaises le 24 mars 2015, tuant 150 personnes. L'enquête de "Pièces à conviction" lève le voile sur certaines failles du suivi psychologique des pilotes.

Chaque année, le jeune copilote allemand passait une visite médicale obligatoire devant un médecin aéronautique. Mais lors de cette visite, il est possible de cacher un état dépressif : l’examen psychologique se résume à un simple questionnaire. Le rapport d'enquête du parquet allemand rapporte en outre qu'Andreas Lubitz avait consulté une dizaine de médecins quelques semaines avant son crash suicidaire. Il prenait des antidépresseurs. Un médecin l'avait même mis en arrêt maladie et il n'aurait pas dû se retrouver aux commandes de l'avion ce 24 mars 2015. Mais Andreas Lubitz n'a jamais informé la compagnie aérienne qui l'employait de ses idées "suicidaires". Il a profité du secret médical, ce qui lui a permis de passer entre les mailles du filet.

Un examen psychologique basé sur la seule bonne foi du pilote

Un médecin aéronautique a accepté une caméra de "Pièces à conviction" dans son cabinet privé. Le docteur Eustache fait passer des visites médicales aux pilotes dits "de loisir". Elle a aussi exercé dans un des cinq centres qui s'occupent des pilotes de ligne. La visite commence toujours par un questionnaire dont les réponses reposent sur la seule bonne foi du pilote. Ensuite vient toute une série d'examens : prise de tension, électrocardiogramme et acuité visuelle.

Jean-Pierre Hirou, pilote à la retraite, explique le déroulé de la consultation psychologique : "C'est une discussion en fin d'examen. On nous pose des questions pour savoir si on n'a pas de problèmes familiaux, s’il n'y a pas de décès dans notre famille ou des divorces." Une discussion informelle de quelques minutes, uniquement sur la base de déclarations volontaires…

Dans son rapport rendu le 13 mars, un an après la catastrophe de la Germanwings, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) recommande un renforcement du contrôle médical des pilotes afin d'améliorer la sécurité des vols.

Extrait de "Faut-il un pilote dans l'avion ?", une enquête de "Pièces à conviction" diffusée le 23 mars.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.