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Mort de Nahel : le point région par région après une troisième nuit d'émeutes

Selon un bilan définitif communiqué par le ministre de l'Intérieur, 875 personnes ont été interpellées dans toute la France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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A Lyon, un passant constate le 23 juin 2023 les dégâts d'une troisième nuit d'émeutes en France, consécutive à la mort de Nahel. (JEFF PACHOUD / AFP)

Des tensions ont éclaté un peu partout en France pour la troisième nuit consécutive dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 juin, et particulièrement en Ile-de-France, en réaction à la mort de Nahel, ce mineur de 17 ans tué mardi par un tir de policier lors d'un contrôle à Nanterre. 875 personnes ont été interpellées en France, selon un bilan définitif communiqué par le ministère de l'Intérieur. Quelque 249 policiers et gendarmes ont été blessés légèrement. Au total, 40 000 membres des forces de l'ordre avaient été mobilisés par les autorités sur tout le territoire, dont 5 000 à Paris. 

Tour d'horizon des violences et des dégâts survenus avec le réseau France Bleu.

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Île-de-France

L'Île-de-France a connu une nouvelle nuit de violences urbaines malgré les nombreux couvre-feux mis en place notamment à Clamart (Hauts-de-Seine), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne).  Selon un nouveau bilan provisoire, il y a eu 408 interpellations à Paris et en petite couronne (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne) sur la zone de la préfecture de police de Paris.

Dans toute l'Île-de-France, on dénombre 2 667 incendies : 212 bâtiments, 934 véhicules et 1 521 feux de poubelles, mobilier urbain  etc., a appris franceinfo de source proche du dossier. 18 membres des forces de l'ordre et sept pompiers sont blessés en urgence relative. Vingt autres personnes ont également été blessées, dont un journaliste, ajoute cette source proche du dossier.

En Seine-et-Marne on déplore les incendies de quatre entrepôts, un feu d'habitation et d'un bâtiment désaffecté d'une école de gendarmerie.

Dans les Yvelines, il y a eu plusieurs feux d'entrepôts et de bâtiments publics, plusieurs centres de secours attaqués, avec l'incendie d'une concession moto de 600 mètres carrés et d'un magasin de 2 000 mètres carrés. À La Verrière, un poste de la police municipale a été attaqué, rapporte le maire sur Twitter.

En Essonne, plusieurs centres de secours ont été attaqués, plusieurs feux d'entrepôts et de bâtiments publics.

Dans le Val-d'Oise une concession automobile Renault de 6 000 mètres carrés a été attaquée, ainsi que plusieurs entrepôts industriels et plusieurs centres de secours.

À Nanterre (Hauts-de-Seine), l'épicentre des violences, une agence bancaire a été incendiée, des batiments publics, des écoles et un centre des impôts ont été pris pour cible.  Des magasins ont été pillés à Colombes et Nanterre. 

À Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), un car privé a été incendié sans faire de blessé, a indiqué le maire Olivier Sarrabeyrouse à France Bleu Paris.

À Pantin, (Seine-Saint-Denis), le terminus de bus du Fort d’Aubervilliers a été incendié. Une dizaine de véhicules sont détruits.

À Paris, le reporter de franceinfo a constaté des pillages dans le quartier des Halles. La magasin Nike a été pris pour cible et au moins trois magasins rue de Rivoli. Les vitrines sont brisées et des vêtements jonchent le sol par endroits. D'autres pillages ont été constatés dans le quartier Barbès. Des voitures ont aussi été incendiées le long du tramway entre Porte de Vanves et Cité universitaire à Paris. 

>> REPORTAGE. Nike, Zara, Jott... Plusieurs boutiques pillées en plein Paris pour la troisième nuit de violences urbaines

France Bleu Paris rapporte également que 10 lignes de tramway sur 13 sont à l'arrêt vendredi matin. La circulation est interrompue totalement ou partiellement sur le T1, T2, T3a, T3b, T4, T5, T6, T8 et T11 express. La reprise du trafic n'était pas attendue avant midi. Sur le RER A, la gare de Nanterre–Préfecture était toujours fermée vendredi matin par mesures de sécurité. Toujours à Nanterre mais sur la route, les bretelles de sortie de l'échangeur 1 sur l'A86 étaient fermées à la circulation en raison des dégradations. À 9h30, 23 lignes de bus sur 350 étaient interrompues. Et dans le secteur de Corbeil-Essonnes, les lignes Keolis Seine Essonne ne circulaient pas non plus.

Auvergne-Rhône-Alpes

Des heurts ont éclaté à Annecy, en particulier dans le quartier des Teppes, selon France Bleu Pays de Savoie. Des axes ont été bloqués par des barricades en flamme.

À Clermont-Ferrand, des voitures et des poubelles ont été incendiées dans différents quartiers de la ville. Pompiers et policiers ont essuyé des jets de projectiles, rapporte France Bleu Pays d'Auvergne.

Bourgogne-Franche-Comté

Des échauffourés ont éclaté dans les villes de Mâcon, le Creusot ou encore Chalon-sur-Saône. A Sanvignes-les-Mines, la mairie a été visée et l'école maternelle de Mâcon est dégradée.

Bretagne  

À Brest, des voitures et du mobilier urbain ont brûlé, des commerces ont vu leurs vitrines brisées avant d'être pillées. Il y a eu également de nombreux tirs de mortiers d'artifice. Un club de sport Physic form a été entièrement brûlé, a constaté le reporter de France Bleu Breizh Izel sur place.

À Saint-Brieuc, une Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) a partiellement brûlé, a constaté France Bleu Armorique.

Centre-Val de Loire

À Tours, des voitures ont été incendiées, un bus et un minibus brûlés, selon France Bleu Touraine, présent sur place. Le magasin Lidl du quartier Sanitas a aussi été pillé et une agence immobilière vandalisée.

Dans une vidéo Twitter, on peut apercevoir le maire de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours, violemment pris à partie et insulté.

À Montargis (Loiret), quatre immeubles ont été détruits par les flammes, a constaté France Bleu Orléans. Les habitants ont été évacués. La mairie a aussi été dégradée et des boutiques du centre pillées.

Grand Est

Une centaine de personnes, masquées pour la plupart, étaient encore dans les rues à 2 heures du matin à Reims, rapporte France Bleu Champagne Ardenne. Des poubelles ont été incendiées et ont bloqué certaines routes. Des tirs de mortiers ont été entendus tout au long de la nuit. Le commissariat du quartier Croix Rouge, l'école de police et la poste du même quartier ont aussi été pris pour cible.
À Charleville-Mézières et Chalons-en-Champagne, des poubelles et des voitures ont été incendiées.


Les mairies des quartiers de Borny et Bellecroix ont été incendiées à Metz. Une salle de concert a ausi été vandalisée, raconte France Bleu Lorraine Nord. Une trentaine d'individus cagoulés s'y sont introduits, précise le maire à leur micro. À Woippy, près de Metz, le commissariat de la police municipale a été attaqué, ainsi que l'école de la deuxième chance. À Fameck, près de Thionville, la mairie a été envahie et vandalisée. Le Raid a été déployé dans à Mont-Saint-Martin, dans le Pays-Haut (Meurthe-et-Moselle). Les pompiers ont dû intervenir plus de 200 fois dans la nuit. La mairie du quartier du Haut-du-Lièvre à Nancy, le centre des finances publiques de Vandoeuvre-les-Nancy et le centre social de Jarville, dans l'agglomération de Nancy, ont été vandalisés. À Longwy, le centre des finances publiques a été incendié.

À Strasbourg, des violences ont éclaté dans les quartiers de la Meinau, de Cronenbourg et du Neuhof à Strasbourg dans la nuit de jeudi à vendredi, rapporte France Bleu Alsace.

Hauts-de-France

Plusieurs départs de feux ont été recensés à Amiens (Somme), dans les quartiers Etouvie et Salamandre, a noté France Bleu Picardie. Des groupes s'en sont pris à du mobilier urbain. Deux écoles d'Amiens restaient fermées vendredi matin, dont l'école maternelle Jacques Prévet, qui a été saccagée.


La mairie d'Halluin, dans la métropole lilloise a été incendiée, rapporte le maire de la commune auprès de France Bleu Nord.

À Lille, la mairie de quartier de Wazemmes a été ciblée, ainsi qu'une école dans le quartier de Moulins.

À Roubaix, un centre social a été incendié, ainsi que l'hôtel B&B près de la gare.

Normandie

À Maromme, dans l'agglomération de Rouen, un tir de mortier a mis le feu à un appartement, sans faire de blessé, raconte France Bleu Normandie. Le maire de la commune a été pris à partie par une dizaine de personnes, après une tentative d'incendie du commissariat. Il s'est réfugié dans la mairie, dont toutes les vitres ont été cassées, selon lui.

Des tirs de mortiers et des voitures brûlées dans les Hauts de Rouen (Seine-Maritime), a constaté un reporter de France Bleu Normandie sur place. Un quartier a été bloqué par des émeutiers.

A Vernon, le centre des finances publiques a été incendié.

Des tirs de mortiers et des voitures brûlées dans les Hauts de Rouen (Seine-Maritime), a constaté un reporter de France Bleu Normandie sur place. Un quartier a été bloqué par des émeutiers.
Au Havre, des feux de poubelles ont été allumés. À Vernon, le centre des finances publiques a été incendié.

Nouvelle-Aquitaine

À Pau, des violences urbaines sont survenues dans la métropole paloise mais avec des dégâts limités, indique France Bleu Béarn Bigorre. Des heurts ont éclaté dans les quartiers Saragosse et Ousse-des-Bois à Pau, ainsi qu'à Jurançon où des feux de poubelles ont été allumés. Selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, "le bureau de police situé au pôle Laherrère à Pau a été visé par un cocktail Molotov". Des barricades ont été incendiées et des jets de projectiles lancés dans le quartier de l'Ousse-des-Bois. Des affrontements avec la police ont également eu lieu, mais sans faire de blessé. 

Occitanie

À Nîmes (Gard), quelques feux de poubelles ont été allumés jeudi soir, rapporte France Bleu Gard Lozère.

À Toulouse, la cabine d'une grue de 25 mètres de haut a brûlé, rapporte France Bleu Occitanie. Deux bus et un poid-lourd ont été incendiés.

À Albi, le siège de l'Agence régionale de santé (ARS) et des services départementaux de l'office national des anciens combattants (ONACVG), la Maisons de services au public d'Albi Rive Droite qui regroupe différents services publics de proximité et les locaux Tarn Habitat Cantepau (HLM) ont fait l'objet d'intrusions et de tentatives d'incendie.

56 personnes ont été interpellées à Marseille, selon un bilan de la préfecture de police, rapporte France Bleu Provence. 28 policiers sont blessés. Plusieurs vitrines  ont été brisées et des magasins pillés, notamment sur le Vieux Port. Le président de la région, Renaud Muselier, raconte que "150 jeunes" ont "brûlé le 1er étage de la bibliothèque l'Alcazar et tout pillé".

À Montpellier, un bureau de police a été attaqué par 50 individus armés de battes de fer, les vitres ont été cassées. Cinq policiers ont été légèrement blessés dans les échauffourés.

À Limoges, un commissariat a été incendié, selon une source syndicale contactée par France Bleu Limousin. Une antenne de la mairie a aussi été prise pour cible.

Pays de la Loire

À Nantes, des tensions ont eu lieu une grande partie de la nuit de jeudi à vendredi avec de nombreuses voitures et poubelles incendiées et des mortiers d'artifice tirés, constate France Bleu Loire Océan. Les violences se sont concentrées dans les quartiers de Bellevue, Clos-Toreau, le Breil ou encore Bottière. Un supermarché Lidl a été attaqué à la voiture bélier dans le quartier Bellevue. Au sud de Nantes, au Clos-Toreau, un busway a été incendié. "Une petite dizaine d'individus masqués et dotés de barres de fer et masques à oxygène ont stoppé un busway, demandé aux passagers de descendre puis l'ont incendié", décrit sur Twitter le conseiller régional Stéphane Gachet. Le réseau de transport annonce qu'aucun véhicule ne circulait vendredi matin.

Au Mans (Sarthe), les locaux du Mans métropole habitat ont été partiellement incendié, rapporte France Bleu Maine. Une agence de la banque postale et un boutique ont aussi été pris pour cible. Les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de mortiers.

Provence-Alpes-Côte d'Azur

56 personnes ont été interpellées à Marseille, selon un bilan de la préfecture de police, rapporte France Bleu Provence. 28 policiers sont blessés. Plusieurs vitrines  ont été brisées et des magasins pillés, notamment sur le Vieux Port. Le président de la région, Renaud Muselier, raconte que "150 jeunes" ont "brûlé le 1er étage de la bibliothèque l'Alcazar et tout pillé".

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