: Vidéo Violences urbaines : "Non, les réseaux sociaux n'ont pas fait assez pendant ce moment !", déclare sur franceinfo Thierry Breton, commissaire européen
"Non, les réseaux sociaux n'ont pas fait assez pendant ce moment !" et "il va falloir qu'ils fassent plus", déclare lundi 10 juillet sur franceinfo Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur de l'UE, alors que des messages haineux ou d'appel à la mort ont été relayés par des plateformes pendant les quatre nuits d'émeutes qu'a connues la France.
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"Tout cela ne sera plus possible à partir du 25 août", ajoute Thierry Breton, commissaire européen au Marché public, date à laquelle s'appliquera la loi européenne. "Lorsqu'il y aura des contenus haineux, des contenus qui appellent par exemple à la révolte, qui appellent également à tuer ou à brûler des voitures, elles auront l'obligation dans l'instant de les effacer. Si elles ne le font pas, elles seront immédiatement sanctionnées".
Thierry Breton assure que "si les plateformes n'agissent pas immédiatement, alors oui, on pourra à ce moment-là non seulement donner une amende mais interdire l'exploitation sur notre territoire (...) Les interventions vont être extrêmement rapides". Autrement dit, couper les réseaux sociaux qui ne respectent pas la règle. "C'est la loi qui va le faire" et pas "une personne, un État, un conseil d'administration", défend-t-il." "Nous sommes maintenant équipés pour cela avec un conseil spécifique", précise-t-il également.
"Les plateformes se préparent", indique aussi l'ancien ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. En effet, "à partir du 25 août", elles "devront "nous démontrer [à l'Union européenne] qu'elles ont pris des dispositions pour faire appliquer loi". Dans cette optique, Mark Zuckerberg, à la tête de la maison-mère de Facebook et Instagram, Meta, lui a "confirmé qu'il allait embaucher 1 000 personnes". Thierry Breton laisse entendre que Twitter, TikTok et Snapchat ne sont pas aussi avancés.
Certains contenus violents poussés par l'algorithme des réseaux sociaux
Thierry Breton en profite pour dénoncer "les algorithmes qui poussent, on le sait, ces contenus à forte viralité [les images de violences urbaines] parce que ça rapporte de la publicité". "Tout ça sera strictement interdit", souligne-t-il. Quant aux émeutes en elles-mêmes, il pense à "tous ceux qui les ont vécues très difficilement et qui ont vu les conséquences qu'elles avaient provoquées pour eux". "Tout le monde est content que l'ordre soit revenu", dit-il.
Si le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, prône "une réflexion" sur l'organisation du maintien de l'ordre en France, lui assure qu'il n'a "pas vu" ces déclarations. De toute manière, "ce n'est pas quelque chose qui a été discuté au collège" des commissaires européens, leur réunion hebdomadaire, et "ça n'est absolument pas la compétence de la Commission", rappelle Thierry Breton.
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