Violences urbaines : les pistes étudiées pour aider les commerçants touchés par les pillages
Pour les commerçants, les dégâts s'annoncent extrêmement importants, même si les violences semblaient se calmer, lundi 3 juillet, après plusieurs nuits d'émeutes urbaines dans l'ensemble du pays depuis la mort du jeune Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine). Il y a "plus de cent millions d'euros" de perte pour les commerçants, selon Jean-Luc Chauvin, le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Aix-Marseille-Provence sur franceinfo, dimanche 2 juillet. Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, demande la solidarité et l'aide des banques et assurances.
Le gouvernement veut aller le plus vite possible pour rembourser et reconstruire les commerces dégradés. On parle parfois de rideaux de fer arrachés, de vitrines cassées, ou encore de stock volé. L'exécutif veut la simplification des formalités pour accélérer les expertises, obligatoires pour obtenir les remboursements et entamer les travaux pour accueillir à nouveau des clients.
Pour permettre tout cela, Bruno Le Maire invite les commerçants "touchés par des actes de vandalisme" à déclarer "le plus vite possible" les sinistres à leur assurance. Selon les derniers chiffres, 2 000 établissements ont été vandalisés, pour la plupart des bureaux de tabac, des restaurants, agences bancaires et centres commerciaux.
Enfin, une autre piste est envisagée : l'allongement des soldes d'une semaine qui pourraient se terminer le 2 août au lieu du 25 juillet.
Revenir le plus vite à la normale
Au-delà des réponses dans l'urgence, à plus long terme, le report des échéances est étudié, à la fois pour les prêts bancaires, mais aussi pour le paiement des charges sociales ou fiscales. "La solidarité nationale doit jouer face à ces événements", explique Bruno Le Maire. Tout va aussi dépendre des contrats d'assurance qui parfois ne couvrent pas tout, et par exemple le manque à gagner des soldes. Un million d'euros aurait été perdu par exemple pour le premier samedi des soldes, forcément perturbés.
À Marseille, la ville a été très touchée par les violences urbaines et met déjà en place un fonds régional de plusieurs millions d'euros. Lundi matin, la Chambre de commerce et d'industrie estimait à 100 millions d'euros les dégâts dans la ville, selon une première expertise qu'il faut encore consolider. L'objectif est de revenir le plus vite à la normale en ce début d'été pour éviter de trop fortes conséquences sur le tourisme. En 2005, près de 30% des touristes avaient annulé leur visite.
La ville de Lille a annoncé dans un communiqué la mise en place d'une "cellule d'accompagnement pour les commerçants et habitants", "à la suite des dégradations et des pillages de ces derniers jours". "Les commerçants sont complètement abattus, depuis cinq ans, ils vivent une succession de galères et là, ils vivent ces violences comme une injustice", a expliqué lundi à l'AFP le président de la Chambre de commerce et d'industrie Aix-Marseille-Provence, annonçant notamment une aide de 10 000 euros déblocable sous 15 jours.
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