Procès des viols de Mazan : le procès "nous interroge sur le niveau d'ignominie qu'il faut atteindre" pour agir, réagit la militante écoféministe Raphaëlle Remy-Leleu

La conseillère de Paris estime qu'il faut davantage mettre en valeur la parole des victimes et regrette qu'"il n'existe pas de véritable statut protecteur des victimes de violences conjugales ou de violences sexistes et sexuelles".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Raphaëlle Rémy-Leleu, élue écologiste à la mairie de Paris, aux journées d'été des écologistes, le 20 août 2020. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Gisèle Pelicot a "permis de montrer, de prouver un certain nombre de choses que les féministes décryptent depuis des années", déclare jeudi 19 décembre sur franceinfo Raphaëlle Remy-Leleu, conseillère Les Ecologistes de Paris. La militante écoféministe réagit au verdict dans le procès historique des viols de Mazan. Elle estime que ce procès "nous interroge d'ailleurs sur le niveau d'ignominie et d'horreur qu'il faut atteindre pour que la considération de l'urgence à agir contre les violences sexistes et sexuelles se réalise enfin".

Aujourd'hui, Raphaëlle Remy-Leleu tient à communiquer son "immense gratitude" à Gisèle Pelicot et ses vœux de "soins" et de "réparation après les épreuves traversées". Elle salue le fait que Gisèle Pelicot a fait "exploser cette distinction paradoxale et pernicieuse entre les victimes et les héroïnes".

"Quand on dit que la honte doit changer de camp", poursuit la militante, "c'est bien qu'aucune victime ne doit avoir honte et que maintenant nous devons nous interroger en tant que société sur le vrai statut des victimes". Raphaëlle Remy-Leleu regrette qu'"il n'existe pas de véritable statut protecteur des victimes de violences conjugales ou de violences sexistes et sexuelles". La conseillère estime qu'on peut aussi s'interroger "sur la manière dont ces femmes sont accompagnées dans les commissariats, ou encore les hôpitaux". Autre point soulevé : "Comment peut-on faire pour qu'enfin les chiffres baissent, pour que des hommes n'agressent pas tant, ne violent pas tant", questionne-t-elle. "Il faut changer de braquet".

Questionnée sur la procédure judiciaire, la conseillère Les Ecologistes de Paris estime qu'on a encore "terriblement besoin de progresser" quand on voit que "la procédure judiciaire telle qu'elle est conçue aujourd'hui en France fait qu'une victime est confrontée à un examen minutieux, sordide de sa morale, de ses pratiques sexuelles, de ses vêtements". "Une violence supplémentaire" pour la victime, conclut Raphaëlle Remy-Leleu.

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