Procès des viols de Mazan : "Soumettre une femme insoumise était mon fantasme", déclare Dominique Pelicot lors de son dernier interrogatoire
Le procès des viols de Mazan touche à sa fin. Après avoir entendu les 51 accusés pendant onze semaines d'audience, la cour criminelle du Vaucluse a interrogé pour la dernière fois Dominique Pelicot, mardi 19 novembre. "Je dois avouer que soumettre une femme insoumise était mon fantasme, par pur égoïsme, sans la faire souffrir", a déclaré le septuagénaire, pour expliquer cette décennie de viols répétés sur sa désormais ex-épouse, Gisèle Pelicot, à leur domicile de Mazan (Vaucluse), entre juillet 2011 et octobre 2020. "Voilà mon mobile", a-t-il ajouté.
Décrit comme le "chef d'orchestre" de ce dossier hors norme, Dominique Pelicot, 71 ans, a cependant précisé qu'il avait commis ces viols "par l'intermédiaire de personnes qui ont volontairement accepté" ce qu'il "proposai[t]", à savoir ces dizaines d'hommes qu'il avait recrutés sur internet, via le site coco.gg.
"Si j'en suis arrivé à faire ce que j'ai fait, avec des personnes qui ont volontairement accepté ce que je proposais, je dois lui avouer que soumettre une femme insoumise était mon fantasme, par pur égoïsme", explique Dominique Pelicot.
— Juliette Campion (@JulietteCampion) November 19, 2024
Face à son ex-épouse et ses trois enfants, David, Caroline et Florian, assis sur le banc des parties civiles, le principal accusé a cependant nié avoir eu le moindre geste incestueux sur sa fille, dont il avait diffusé sur les réseaux sociaux des photos d'elle nue et visiblement endormie, portant parfois des dessous de sa mère.
"Tu mourras dans le mensonge et seul"
Caroline est "complètement détruite", elle a besoin d'une "réponse audible et humaine", a insisté Antoine Camus, l'un des avocats de la famille, en interpellant Dominique Pelicot, tentant d'obtenir des aveux de l'accusé. "Ce qui m'attriste le plus, c'est qu'on me croit capable de certaines choses que je ne suis pas capable de faire", lui a répondu celui-ci, répétant ne pas "se souvenir d'avoir fait ces photos" : "Je ne cherche pas à la convaincre par des réponses perverses, (...) je lui dis droit dans les yeux que je ne l'ai jamais touchée", a-t-il poursuivi. "Caroline je ne t'ai jamais rien fait", a-t-il insisté, en s'adressant directement à sa fille.
Réponse de l'intéressé : "je ne cherche pas à la convaincre. Je ne me souviens pas d'avoir fait ces photos. Ca m'a été dit par mon fils. Au point où j'en suis, si je m'en souvenais, je lui dirais. Je ne l'ai jamais touchée", affirme-t-il.
— Juliette Campion (@JulietteCampion) November 19, 2024
A l'autre bout de la salle, en face de lui, sa fille Caroline Darian l'a violemment invectivé. "Tu mens ! Tu ne dis pas la moitié de la vérité, même concernant ton ex-femme !", a-t-elle lancé, très en colère. "Tu mourras dans le mensonge et seul, Dominique Pelicot !", a-t-elle hurlé. L'audience reprendra mercredi avec la plaidoirie des parties civiles.
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