Cet article date de plus de cinq ans.

Affaire du "chirurgien de l'horreur" à Grenoble : 80 personnes s'estiment victimes du praticien

"Le Parisien" révèle également jeudi le cas d'un homme mort en 2017, des suites, selon ses proches, d'une opération pratiquée par ce chirurgien du dos. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Selon l'avocat Edouard Bourgin, ce sont "à ce jour 80 personnes qui estiment que le résultat des opérations du chirurgien en cause n'est pas conforme au résultat promis et constitue un accident médical".  (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Un nombre de victimes qui ne cesse d'augmenter. Au total, 80 patients du docteur V., un chirurgien du dos qualifié de "chirurgien de l'horreur" à Grenoble, se sont manifestés pour dénoncer ce qui serait des accidents médicaux commis par le praticien, a indiqué à l'AFP Edouard Bourgin, avocat s'occupant principalement de ces affaires, jeudi 9 mai. 

Il y a une semaine, l'avocat, qui s'occupe déjà de cinq plaintes de patients contre ce chirurgien, avait réuni une trentaine d'autres personnes pensant en être également victimes. Ce sont "à ce jour 80 personnes qui estiment que le résultat des opérations du chirurgien en cause n'est pas conforme au résultat promis et constitue un accident médical. Elles ont donc décidé de saisir mon cabinet", indique Edouard Bourgin. 

"Tous les stades de handicap se retrouvent dans cette cohorte de patients", ajoute-t-il. Le cabinet de l'avocat étudie actuellement lesquels de ces témoignages peuvent aboutir à une plainte en bonne et due forme.

Un premier homicide involontaire reproché au médecin

Le Parisien révèle en outre jeudi le cas d'un homme mort en 2017, des suites, selon ses proches, d'une opération pratiquée par ce chirurgien du dos. L'épouse et la fille du septuagénaire, mort fin 2017, relatent dans le quotidien comment ce médecin aurait décidé d'opérer, "sans proposer d'autres solutions" ni "demander d'autres examens", le retraité qui souffrait du dos.

Ce dernier, selon sa famille, souffrait parallèlement d'une obstruction des artères fémorales. Souffrant de la jambe droite après l'opération en septembre 2017, il doit être amputé deux semaines plus tard. Il décède d'une infection généralisée le 4 novembre. L'épouse avait, selon le journal, évoqué "une erreur médicale" fatale dès le jour des obsèques. Aujourd'hui elle a "la haine contre ceux qui ont engagé cette opération alors que de nombreux facteurs la contre-indiquaient", et se dit prête à porter plainte.

Ce serait alors le premier homicide involontaire reproché au "chirurgien de l'horreur". Le praticien a déjà été suspendu pour trois ans, dont 18 mois avec sursis, par le Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM), avec effet au 1er mai. Sur la base d'une soixantaine de dossiers, le CNOM lui reproche d'avoir souvent décidé d'opérer sans disposer "de tous les éléments nécessaires" et de ne fournir "aucune explication convaincante" sur une trentaine de complications postopératoires. Il a aussi reçu un blâme en avril de l'ordre des médecins de Rhône-Alpes. Son avocat, Bernard Boulloud, a prévu de s'exprimer publiquement vendredi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.