Grenoble : un chirurgien suspendu par le Conseil de l'Ordre des médecins pour des opérations abusives
Selon RTL, le médecin-conseil chef de la Sécurité sociale de l'Isère a détecté 54 dossiers "qui montrent que les patients ont été opérés sans justification médicale, ce qui les a exposés à un risque injustifié".
Un patient amputé, un autre en fauteuil roulant... Le Conseil national de l'Ordre des médecins a suspendu un chirurgien exerçant à Grenoble, accusé de pratiquer des opérations abusives, révèle RTL mercredi 10 avril. Selon la radio, le médecin-conseil chef de la Sécurité sociale de l'Isère a détecté 54 dossiers "qui montrent que les patients ont été opérés sans justification médicale, ce qui les a exposés à un risque injustifié".
Le Conseil de l'Ordre, statuant en appel, estime que "le docteur V. ne s'est pas préalablement assuré qu'il disposait de tous les éléments nécessaires à la prise d'une décision opératoire". Le chirurgien n'aurait "pas respecté une technique opératoire conforme aux recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de santé sur la pertinence de la chirurgie des lombalgies".
"Ma vie est foutue"
"Durant mon opération pour un mal de dos en 2007, ma veine iliaque a été sectionnée", explique Christophe Fuselier sur RTL. "Mes jambes n'ont pas été irriguées pendant un long moment. J'ai ensuite été victime de plusieurs infections. J'ai vécu un calvaire pendant près de dix ans. J'étais sous morphine, sous antidépresseur. Et j'ai dû finalement me faire amputer de la jambe gauche", témoigne-t-il.
Opéré d'une hernie discale en 2014, Serge Gillet, 62 ans, se déplace maintenant en fauteuil roulant. "Mes os étaient trop fragiles. Et pourtant, il m'a mis 10 vis dans le dos. Je n'aurais jamais dû être opéré. Je souffre toujours. Ma vie est foutue. Mon appartement, c'est ma prison", raconte-t-il auprès de la radio.
Le procureur de la République de Grenoble saisi
Frédérique Bagalino, 49 ans, pour sa part, s'est fait opérer d'une fracture de la cheville en 2009. "Le chirurgien m'a placé sur les os du matériel trop grand. C'était obligé que ça casse. Il y a eu des infections. J'ai subi 40 à 50 opérations pour tenter de sauver ma jambe. Mais en février dernier, j'ai dû subir une amputation tibiale. Ma vie a été détruite. J'en veux énormément à ce docteur", explique-t-elle.
Edouard Bourgin, l'avocat de ces trois patients, a décidé de saisir le procureur de Grenoble pour qu'une "vaste enquête soit menée sur ce médecin", précise RTL, soulignant que le docteur V. conteste, par la voix de son avocat Me Bernard Boulloud, ces accusations.
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