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Affaire Grégory : la cour d'appel de Paris annule la garde à vue de Murielle Bolle de 1984, mais ses accusations visant Bernard Laroche restent dans le dossier

La cour d'appel de Paris a rendu sa décision sur cette partie de l'affaire Grégory examinée à huis-clos mi-décembre.

Article rédigé par franceinfo
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Murielle Bolle, le 30 juin 1986 au Palais de justice de Dijon. (ERIC FEFERBERG / AFP)

La cour d'appel de Paris a rendu sa décision sur la validité de la garde à vue de Murielle Bolle du 2 novembre 1984 dans l'enquête sur l'affaire Grégory, a appris un reporter de franceinfo sur place jeudi 16 janvier. La garde à vue est annulée. En revanche, les propos tenus par Murielle Bolle lors de sa première audition par les gendarmes en tant que témoin (avant qu'elle ne soit mise en garde à vue), ainsi que les propos tenus devant le juge Lambert restent au dossier, comme l'avait requis l'avocat général lors d'une audience à huis-clos le 18 décembre 2019.

Une garde à vue inconstitutionnelle

Pour réclamer l'annulation de cette garde à vue, les défenseurs de Murielle Bolle se sont basés sur une décision de la cour de cassation selon laquelle cette garde à vue était contraire à la Constitution, notamment parce que leur cliente a été interrogée  sans la présence d'un avocat.

Lors de sa garde à vue de 1984, l'adolescente avait accusé devant les gendarmes son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé le petit Grégory sous ses yeux. Puis, devant le juge, l'adolescente avait de nouveau tenu ses accusations qui, du coup, ne disparaissent donc pas de la procédure.

Après cette garde à vue et cet interrogatoire, Murielle Bolle était revenue sur ses déclarations, afin d'innocenter Bernard Laroche. Elle n'a jamais plus changé de version depuis, assurant même avoir accusé son beau-frère sous la contrainte des gendarmes. Elle n'a depuis cessé de clamer l'innocence de Bernard Laroche, abattu par le père du "petit Grégory", Jean-Marie Villemin, en 1985.

"L'enquête doit se poursuivre"

"Il faut maintenant que tout le monde se calme et qu'on n'ennuie plus Murielle Bolle", a déclaré à franceinfo son avocat Maître Jean-Paul Teissonnière. "Murielle en sait moins sur l'affaire Grégory que vous. Depuis 35 ans on s'acharne à essayer de la faire parler sur des faits qu'elle ignore", a-t-il expliqué.

Il faut qu'on arrête ce processus de persécution qui dure depuis 35 ans

Jean-Paul Teissonnière

à franceinfo.

"L'enquête doit se poursuivre pour essayer de déterminer qui est l'assassin du malheureux du petit Grégory. Il va falloir dans ces actes tenir compte de [l'annulation de la garde à vue], qui n'est pas un évènement de moindre importance", a détaillé l'avocat de Murielle Bolle.

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