Le père d'Estelle Mouzin lance "un appel urgent et solennel" aux médias, à ne pas divulguer "les détails les plus cruels" sur l'affaire
S'il est "indispensable" de rappeler le sujet, écrit Éric Mouzin, on ne doit pas permettre aux criminels de "se délecter" du récit de "leurs crimes" et transformer le public en "voyeur".
Le père d'Estelle Mouzin, disparue le 9 janvier 2003, lance dans un communiqué intitulé "Respect", un "appel urgent et solennel" aux médias "pour relever le défi éthique qui s'impose à eux pour assurer une information juste et complète, dans le respect du souvenir de tous ces enfants victimes".
Si le père de la fillette a "apprécié" le "rôle important joué par les médias au cours de ces 17 dernières années", pour éviter que ce dossier ne se termine "en affaire classée", il leur demande plus de retenue. Certains éléments d'enquêtes, des détails "cruels" sont apparus dernièrement dans la presse. Le père d'Estelle Mouzin espère que ces "fuites ne seront pas préjudiciables à la poursuite de l'enquête".
Ne pas aider à "détruire encore plus les familles"
Ainsi, le père d'Estelle Mouzin, estime que ce "couple de suspects", Monique Olivier et Michel Fourniret, dont il refuse d'écrire leurs noms dans ce communiqué, sèment "l'horreur". Michel Fourniret mis en examen dans plusieurs affaires de viols et homicide sur mineurs, "se délecte", lors d'audiences, "de pouvoir détruire encore plus les familles de victimes en détaillant les conditions dans lesquelles il avait commis ses crimes avec un grand plaisir à loger des descriptions morbides et traumatisantes dans leurs esprits".
Éric Mouzin écrit qu'il "est indispensable de rappeler le sujet : il s'agit du viol de très jeunes enfants par un pervers particulièrement redoutable". Selon lui, "divulguer aujourd'hui les détails les plus cruels de leurs crimes tels qu'évoqués lors des d'audition ou transformer leurs vies en fictions quasi romanesques revient à permettre à ce couple de criminels de poursuivre son œuvre de mort en amplifiant la diffusion des atrocités qu'ils ont commises".
Un sujet d'actualité mais surtout "l'assassinat de notre enfant"
Lire dans les médias, "les circonstances dans lesquelles ces crimes ont été perpétrés", non seulement répand "le traumatisme" de l'entourage, mais également fait des lecteurs, des auditeurs, des téléspectateurs, "tous des voyeurs". Pour les journalistes, la disparition d'Estelle Mouzin est un "sujet d'actualité", mais pour les proches, "il s'agit de l'assassinat de notre enfant".
Michel Fourniret, 78 ans, a été mis en examen en novembre 2019 pour "enlèvement et séquestration suivis de mort". Cette mise en examen a eu lieu après les déclarations de l'ex-femme de Michel Fourniret, Monique Olivier, qui a affirmé que son ex-mari a enlevé, séquestré et tué la fillette à la juge en charge de l'affaire. Le corps de la fillette disparu en 2003 n'a pas été retrouvé.
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