Affaire Junca : des aveux, mais pas encore d'explications
Quatre personnes ont été mises en examen pour le meurtre d'Alexandre Junca, disparu en juin 2011. Le principal suspect a avoué, mais de nombreuses zones d'ombre demeurent.
Gardes à vue, aveux, mises en examen. L'enquête sur le meurtre d'Alexandre Junca à Pau (Pyrénées-Atlantiques) s'est emballée samedi 6 et dimanche 7 avril. Retour sur un macabre fait divers.
Un meurtre barbare
Alexandre Junca, 13 ans, disparaît le 4 juin 2011 alors qu'il se rend chez son père, dans le centre de Pau. Trois semaines plus tard, un fémur de l'adolescent est retrouvé dans la rivière qui traverse la ville. Les restes de son corps démembré sont découverts les 19 et 20 octobre de la même année. Son cadavre a été découpé par plusieurs outils différents, et sans doute par des personnes différentes, selon une source proche de l'enquête. Faute de scène de crime et face à ces actes hors norme, les enquêteurs suivent un temps la piste d'un rite vaudou.
Alors qu'il n'avait fait état de pratiquement aucune avancée notable de l'enquête depuis, le parquet de Pau a annoncé, samedi 6 et dimanche 7 avril, la mise en examen de quatre personnes pour "assassinat avec actes de torture et de barbarie et séquestration de plus d'une semaine, en bande organisée, d'un mineur de moins de 15 ans". Surtout, le principal suspect, Mickaël Baehrel, un marginal de 27 ans, "a reconnu avoir frappé Alexandre à la tête, de façon violente", "parce qu'il avait la rage, était énervé, alcoolisé", a expliqué, lors d'une conférence de presse à Pau, le procureur, Jean-Christophe Muller.
Des suspects aux profils très différents
Le magistrat décrit Mickaël Baehrel comme un homme "en rupture familiale, sentimentale du moins à l'époque, personnelle et professionnelle". Installé à Pau depuis 2008, il a été arrêté neuf fois pour vol. En juillet 2011, un mois après le meurtre d'Alexandre, il agresse un SDF au marteau. Il pourrait s'agir de l'arme avec laquelle il a frappé l'adolescent. Après quatre mois de prison, Mickaël Baehrel est à nouveau incarcéré en avril 2012 pour ne pas avoir respecté les obligations de contrôle de légalité auxquelles il était soumis, comme le rapporte La République des Pyrénées. Il devait être libéré en janvier 2015, précise le journal.
Lors de sa conférence de presse, le procureur a décrit les profils variés des trois autres suspects. Ceux de marginaux, à l'image de Fatima (47 ans) et Mike (25 ans), respectivement compagne et ami du principal suspect. Mais aussi celui plus étonnant d'un septuagénaire établi dans la région. Claude, chasseur et ancien électricien, "entretenait une relation homosexuelle avec Mickaël Baehrel", a déclaré le procureur. Selon une source proche du dossier, il aurait notamment pu prendre part au démembrement d'Alexandre.
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