DSK sur l'affaire du Sofitel : "Je ne pensais pas qu'ils iraient aussi loin"
Interviewé dans le "Guardian", Dominique Strauss-Kahn explique que des opposants ont voulu lui barrer la route, quelques jours avant l'annonce de sa candidature à la présidentielle.
"J'avais l'intention d'annoncer ma candidature le 15 juin [2011] et j'étais certain d'être le candidat du Parti socialiste." Dans un entretien avec un journaliste américain, publié vendredi 27 avril par le quotidien britannique The Guardian, Dominique Strauss-Kahn évoque le rôle d'opposants politiques dans le développement du scandale du Sofitel en mai 2011.
Un déballage "orchestré" pour détruire ses ambitions élyséennes
Auteur d'un eBook sur l'affaire DSK-Diallo à paraître lundi, le journaliste Jay Edward Epstein s'est entretenu le 13 avril avec l'ancien patron du FMI. Strauss-Kahn lui a confié que les évènements "ont été orchestrés de façon à entraver ses ambitions présidentielles", rapporte le journaliste dans The Guardian. "Peut-être ai-je été politiquement naïf. Mais je ne pensais pas qu'ils étaient capables d'aller aussi loin", confie le socialiste, sans préciser qui est visé par ses accusations.
Sans croire pour autant à la théorie du piège, Dominique Strauss-Kahn affirme que le déballage médiatique qui a suivi l'incident avec la femme de chambre Nafissatou Diallo a été "orchestré" par des personnes avec un "agenda politique". Pour lui, c'est "plus qu'une simple coïncidence".
Une théorie déjà développée par Epstein fin 2011
Epstein écrit par ailleurs que l'ancien directeur du FMI étudie depuis onze mois, avec un cabinet de détectives privés, les bandes vidéos de l'hôtel ainsi que les relevés téléphoniques et les données recueillies via les clés magnétiques de l'hôtel. Dans un article publié le 26 novembre 2011 dans la New York Review of Books, le journaliste, spécialiste de l'investigation, avait développé une théorie controversée selon laquelle DSK avait été victime d'un piège. Pour ce faire, il avait mené sa propre enquête, étayée par son interprétation de preuves, telles que les images de vidéosurveillance de l'hôtel.
"Je n'ai pas dit que c'était un complot politique, mais je dirais que des gens ont voulu trouver des preuves d'un mauvais comportement de sa part de façon à faire capoter sa candidature, voire son poste au FMI", avait alors précisé Epstein. En rapportant dans le Guardian que DSK lui avait confié sa certitude "d'avoir été surveillé les jours qui ont précédé" l'affaire, il donne du crédit à son travail d'investigation, à l'époque critiqué.
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