DSK s'explique sur son rôle dans un fonds d'investissements luxembourgeois après le suicide de son associé
Dominique Strauss-Kahn était associé, au sein de la société LSK, à Thierry Leyne, un homme d'affaires qui s'est défenestré le 23 octobre en Israël. Dans "Le Parisien" de jeudi, l'ancien patron de FMI donne sa version des faits.
"Cette histoire est un terrible drame humain", souffle Dominique Strauss-Kahn. "Cette histoire" ? Le suicide de Thierry Leyne, l'associé de DSK au sein du fonds d'investissements LSK (Leyne Strauss-Kahn & Partners). L'homme s'est défenestré le 23 octobre à Tel-Aviv en Israël. Sa mort a soulevé de nombreuses questions, notamment sur cette société peu connue, immatriculée au Luxembourg et dans laquelle le nom de DSK apparaît. Dans un entretien publié jeudi 30 octobre dans Le Parisien, l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) apporte ses réponses.
Il connaissait "depuis peu" cet homme à la "réputation contrastée"
"Je le connaissais depuis peu de temps, il m'a été présenté par une amie de très longue date qui était devenue sa compagne", assure Dominique Strauss-Kahn à propos de son ancien associé.
DSK admet que Thierry Leyne avait "une réputation contrastée". Mais il explique avoir été attiré par le fait que l'homme d'affaires "avait fait, dans le passé, de très belles opérations, des entreprises qu'il avait créées et très bien revendues à de grandes banques".
En septembre 2013, le groupe Anatevka devient LSK lorsque DSK est bombardé à la tête de son conseil d'administration tout en étant actionnaire.
Il a démissionné à cause "d'emprunts excessifs"
Dominique Strauss-Kahn a quitté la présidence de LSK trois jours avant le suicide de son associé. "J'ai décidé de démissionner de la présidence de LSK pour deux raisons, explique l'ancien patron du FMI. J'ai constaté, à la fin de l'été, que le projet n'était pas conforme à ce que nous avions envisagé ensemble et ne correspondait pas à ce que je cherchais."
"Thierry Leyne était le directeur général et gérait l'entreprise. Il était engagé dans une stratégie d'emprunts qui m'est apparue en octobre avec les comptes 2013 et que je ne peux accepter. C'est la seconde raison, poursuit Dominique Strauss-Kahn.
Il avait contracté une série d'emprunts excessifs."
Il a "perdu" sa mise et n'a "perçu aucune rémunération"
"Thierry Leyne avait monté une compagnie financière qui faisait essentiellement de la gestion d'actifs. Il n'y avait pas de département de banque d'affaires. Je devais la créer en la centrant sur le conseil aux gouvernements et accessoirement aux entreprises, précise DSK. Mais au bout du compte, il n'y avait que moi qui apportais des affaires, ce qui ne correspondait pas à ce que j'attendais d'un partenariat."
"J'ai probablement perdu mon investissement et n'ai jamais perçu aucune rémunération. A mon échelle, c'est beaucoup d'argent", lâche-t-il sans plus de précision
Il n'avait "pas connaissance" de la présence d'argent sale
Quand Le Parisien lui demande s'il avait connaissance de la présence d'argent sale dans certaines sociétés du groupe LSK, l'ancien leader du FMI répond : "¨Pas à ma connaissance." Tout en s'empressant de préciser qu'il était lui-même "président non exécutif", tandis que Thierry Leyne était "administrateur-délégué et c'est lui qui gérait la société".
Pour clore l'entretien, DSK est interrogé sur son état d'esprit à trois mois du procès du Carlton. Il se dit "serein", affirmant que "cette histoire a été montée en épingle et j'ai bon espoir que le tribunal [de Lille] me rendra justice en février".
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