Cet article date de plus de neuf ans.

"Rainbow Warrior" : trente ans après

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min - vidéo : 4min
Rainbow Warrior : 30 ans après
Rainbow Warrior : 30 ans après Rainbow Warrior : 30 ans après (France 2)
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
France 2

Le 10 juillet 1985, un scandale impliquant les services secrets français se nouait en Nouvelle-Zélande. Un bateau de Greenpeace coulé, un civil tué et un ministre acculé à la démission... L'affaire a marqué une génération.

Il y a trente ans, les services secrets français coulaient le Rainbow Warrior, tuant un homme. Le 10 juillet 1985, dans la baie d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, deux bombes collées sur la coque du Rainbow Warrior, le bateau de Greenpeace, explosent à trois minutes d'intervalle. Après la première détonation, l'équipage parvient à évacuer le bateau, mais le photographe néerlandais Fernando Pereira, à bord pour une mission de six mois, n'a pas le temps de quitter le bateau. Il meurt noyé.

 "Combien d'agents français ont échappé à la prison ? Pour ma famille et moi, ce n'est pas la justice", déclarait sa fille, Marelle Pereira, en 2005. Si la France s'en est pris à Greenpeace, c'est parce que l'organisation écologiste combattait les essais nucléaires menés dans les atolls du Pacifique.

Un scandale au plus haut niveau de l'État

Le 17 septembre 1985, le quotidien Le Monde démontre que c'est une équipe d'agents de la DGSE qui est responsable de l'opération. Le Premier ministre Laurent Fabius finit par reconnaître le scandale. Le 20 septembre, le ministre de la Défense Charles Hernu démissionne et l’amiral Pierre Lacoste, patron de la DGSE, est limogé. Ce dernier affirmait il y a dix ans que c'est François Mitterrand lui-même qui avait commandité l'opération. 

Edwy Plenel était alors journaliste d'investigation au Monde : "Il n'y aura pas de commission d'enquête parlementaire, pas d'auditions publiques, rien ne sera mis sur la table", s'insurge-t-il, pointant la responsabilité du chef de l'État et des armées. En 1987, la France a versé 8 millions de dollars d'indemnités à Greenpeace. Aujourd'hui, l'épave du Rainbow Warrior repose toujours au large d'Auckland.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.