"Ce n’était plus l’humain qu’ils tapaient, c’était l’uniforme" : un témoin de l'agression des policiers à Champigny-sur Marne raconte
Ali Madini, un lycéen de 17 ans, a fait le récit, mardi sur franceinfo, de l'agression de deux policiers à Champigny-sur-Marne le soir du Nouvel An.
"C'était une soirée très très mal organisée", a reconnu sur franceinfo un témoin présent au moment de l'agression d'un policier et de sa collègue à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), le soir du Nouvel An. Ali Madini, lycéen de 17 ans, était dans la file d'attente pour rentrer dans la salle pour fêter la nuit de la Saint-Sylvestre. Pour lui ce n'est pas étonnant que la soirée ait dégénéré "avec deux vigiles dehors, pour 800 personnes". Cependant, ce qui a "crée l'émeute" selon le jeune homme, ce sont "les tirs de Flash-Ball et les gaz lacrymogènes" lancés par les policiers.
La soirée devait démarrer à 21 heures. Après minuit, l'entrée était un peu plus chère, il fallait payer 20 euros, au lieu de 15 euros. "J’avais des copains qui avaient fait plus de deux heures de queue et au bout d’un moment les gens ont commencé à doubler tout le monde", a raconté Ali Madini. Les vigiles ont alors annoncé qu'ils ne faisaient "plus rentrer personne. Sauf que personne ne voulait partir. C’est là que c’est parti en vrille. Les gens s’écrasaient, tombaient".
Il y avait un homme et une femme. Et quelqu’un criait : ‘Tapez-les, tapez-les, ils sont seuls’
Ali Madinià franceinfo
"Dehors, on a vu un policier arriver avec un Flash-Ball et qui nous a dit : 'Partez il n’y a plus de soirée, c’est fini'. Et il a tiré", explique Ali Madini. Il y avait aussi des gaz lacrymogènes et, toujours selon lui, "tout le monde a couru". Une dizaine de CRS étaient présents. "Ils tiraient aux Flash-Ball partout, ça gazait. Il y avait de la fumée. Et puis il y a deux policiers qui sont arrivés et ils n’ont pas vu qu’il y avait une autre foule et ils ont fini au milieu. Il y avait un homme et une femme. Et quelqu’un criait : 'Tapez-les, tapez-les, ils sont seuls'. De là il y a une bonne vingtaine de personnes qui se sont jetées sur eux. Ce n’était plus l’humain qu’ils tapaient, c’était l’uniforme."
"Quelqu’un essayait de lui prendre son arme", a raconté Ali Madini, mais il n'a pas réussi car elle était retenue par le cordon de sécurité. Le lycéen a également affirmé avoir voulu aider la policière. "Elle était inconsciente. Elle saignait un peu de la bouche. On l'a cachée, sinon la foule l’aurait passée à tabac."
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