Attaque au couteau à Paris : à huit mois des JO 2024, la question de la sécurité de nouveau posée

La mairie de Paris, le préfet de police ainsi que le comité d'organisation des jeux olympiques se montrent officiellement confiants, mettant en avant, notamment, la coupe du monde de rugby "sans incident".
Article rédigé par Willy Moreau, Xavier Allain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une voiture de police garée devant le pont de Bir-Hakeim, après qu'une personne a été tuée et deux autres blessées lors d'une attaque au couteau à Paris, le 2 décembre 2023. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Les Jeux olympiques à Paris l'été prochain seront-ils suffisamment sécurisés ? A huit mois de l'évènement, la question est une nouvelle fois posée après l'attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés au niveau du pont de Bir-Hakeim, non loin de la Tour Eiffel, en plein cœur du périmètre des futurs JO. Interpellé peu après les faits, samedi 2 décembre vers 22 heures, l'assaillant présumé est depuis en garde à vue et les enquêteurs se plongent dans son passé trouble.

Malgré le drame, l'organisation et les autorités ne prévoient pas de changer le dispositif de sécurité pour autant. D'ailleurs, le comité d'organisation de Paris 2024 l'assure : l'ensemble des menaces, y compris terroristes, sont prises en compte depuis le début de la réflexion sur la sécurisation des Jeux. "Il y a eu beaucoup de grands événements, il y en aura encore beaucoup et notre pays sait les gérer avec confiance", a ainsi rassuré lundi 4 décembre sur franceinfo Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris. "Je suis sûr qu'on arrivera à préparer ces Jeux olympiques de façon très satisfaisante, parce que c'est moins le site des JO qui était menacé, que la symbolique de la tour Eiffel elle-même", a-t-il estimé.

L'exemple de la coupe du monde de rugby

45 000 policiers et militaires seront ainsi mobilisés lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine, sans compter les quelque 35 000 forces de sécurité mobilsées quotidiennement pendant l'événement, de vastes zones seront sous haute surveillance, avec des périmètres sécurisés, une circulation interdite, des  entrées fouillées ou encore la présentation de QR code... Ce sera par exemple le cas de la zone du pont de Bir-Hakeim, où le drame s'est produit samedi 2 décembre. "Tout a été mis en œuvre avec une menace terroriste qui est celle que nous connaissons, avec des périmètres de protection qui seront contrôlés. J'ai envie de vous dire : ce qu'il se passe [sur le pont de Bir-Hakeim] légitime les mesures que j'ai présentées il y a quelques jours encore. Regardez la coupe du monde de rugby : aucun incident. Et nous avions les mêmes dispositifs", plaide ainsi le préfet de police de Paris Laurent Nunez, dimanche 3 décembre sur BFMTV.  

Un avis partagé par Emmanuel Grégoire : "ll y a eu la coupe du monde de rugby. Nous n'avons eu aucun incident et donc ce n'est pas du tout les JO et les moments de fête collective qu'il faut remettre en question. C'est la façon dont on anticipe les risques en traitant ces individus", a-t-il expliqué. Armand Rajabpour-Miyandoab, l'assaillant présumé de l'attaque qui a fait un mort et deux blessés samedi, était fiché S et traité pour des troubles psychologiques. "La question, c'est plutôt de repérer et de traiter ces cas isolés qui constituent des menaces identifiées comme telles", a-t-il souligné.

Le pont de Bir-Hakeim avec sa vue sur la tour Eiffel est un lieu hautement touristique dans la capitale. L’impact symbolique est fort pour les milliers de touristes qui s’apprêtent à venir à Paris pour les fêtes de fin d’année et les JO l'été prochain. Mais Emmanuel Grégoire relativise cette symbolique : "N’interprétons pas ça à l'aune de la symbolique que ces assaillants veulent leur donner. Le lycée d'Arras n'était pas un lieu entre guillemets symbolique, si ce n'est que c'était un lycée. Des lycées, il y en a partout en France", a-t-il expliqué. Paris a "une douloureuse expérience" des attentats et "a acquis une grande expérience sur ces sujets-là, sur la vigilance permanente qu'on a et la vigilance permanente qu'on doit avoir", dit-il. 

"Cela ne doit pas empêcher de vivre normalement. On va faire en sorte de pouvoir vivre normalement"

Emmanuel Grégoire

sur franceinfo

Pas de "plan b", donc, mais les services de sécurité l'assurent : les risques seront sans cesse réévalués pour adapter au mieux le dispositif. Les autorités, comme le comité d'organisation des jeux olympiques, se montrent officiellement confiants... malgré la menace maximale d'attentats terroristes aujourd'hui en France.

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