Attaque raciste à Beaune : ce que l'on sait des deux suspects écroués dimanche
Les deux hommes suspectés d'être les auteurs de la fusillade ne connaissaient pas les sept victimes.
Les deux hommes soupçonnés d'être les auteurs de l'attaque au fusil de Beaune, en Côte-d'Or, et interpellés vendredi en fin de journée dans les Bouches-du-Rhône, sont originaires de Dijon et ne connaissaient pas les victimes, rapporte samedi 11 août France Bleu Bourgogne. L'attaque, survenue il y a 12 jours, avait fait sept blessés dont deux sont toujours hospitalisés.
Les deux hommes, âgés d'une trentaine d'années ont été mis en garde à vue à Avignon, entendus pour "tentative d'assassinat et violences aggravées". Ils ont été ensuite transférés, dimanche 12 août, à Dijon pour être présentés à un juge. Ils ont été mis en examen et écroués pour "tentative d'assassinat, violences aggravées par (...) notamment la circonstance que les faits ont été commis en raison de l'appartenance à une soi-disant race, religion ou ethnie, réelle ou supposée, injures publiques à caractère racial, menaces de mort à caractère racial", a déclaré Thierry Bas, le procureur de la République adjoint de Dijon.
Tous les deux contestent "globalement" les faits qui leur sont reprochés, selon le procureur de Dijon Eric Mathais. "Ils reconnaissent avoir été présents dans un véhicule au moment de la première scène de violences, indiquent n'avoir pas voulu foncer délibérément sur le groupe de victimes, mais avoir tenté de prendre la fuite lors d'une altercation. Ils contestent être revenus quelques heures plus tard armés d'un fusil et avoir fait feu", indique le magistrat dans un communiqué.
Suspects déjà condamnés une vingtaine de fois
Selon le procureur, les deux suspects, âgés de 31 ans, sont issus "de la délinquance" et déjà bien connus des services de la justice. L'un a déjà été condamné 22 fois, et l'autre 21 fois, notamment pour des faits de vols et vols aggravés, de détention d'arme, de violences, de destructions ou dégradations de biens et d'infractions routières. L'un d'entre eux a déjà été condamné pour vol avec arme par une cour d'assises. Il est donc en récidive légale, précise le parquet.
Ils ont été identifiés quelques jours après le début de l'enquête. Ils étaient très mobiles, ce qui a compliqué la recherche des enquêteurs.
Ces derniers ont dû retrouver les propriétaires des voitures aperçues sur les vidéo-surveillances pour remonter jusqu'à eux. Pendant presque deux semaines, les deux suspects ont bougé tous les jours, téléphone éteint.
Vendredi, ils ont été localisés dans le département du Var avant que l'un d'entre eux ne soit interpellé dans la commune de Saint-Andiol, dans les Bouches-du-Rhône. Le second a également été arrêté, peu après, dans cette même commune.
En plus d'être en garde à vue pour "tentative d'assassinat et violences aggravées", le second individu interpellé l'est également pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de la force publique", pour avoir foncé - pendant son interpellation - sur un des policiers de la BRI de Marseille.
Attaque à connotation raciste
Le parquet a également retenu le caractère raciste de l'attaque comme circonstance aggravante. Les deux hommes avaient prononcé des insultes racistes envers la bande de jeunes pendant l'attaque.
Vendredi, 150 personnes se sont rassemblées à Beaune sur les lieux des tirs, répondant notamment à l'appel de SOS Racisme.
Communiqué de presse @ProcureurDijon
— Eric MATHAIS procureur de Dijon (@ProcureurDijon) 12 août 2018
Suite aux coups de feu tirés à Beaune le 30-07-18, ouverture ce jour 12-08-18 d'une information judiciaire. Les deux auteurs présumés ont été mis en examen et incarcérés, conformément aux réquisitions du parquet. pic.twitter.com/CnZe5q4uIv
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