Republication des caricatures par Charlie Hebdo : c'est un "non évènement" pour le délégué général du Conseil Français du Culte Musulman
Les caricatures du prophète avaient valu à Charlie Hebdo des menaces de mort en 2006. L'hebdomadaire les publie à nouveau, le jour de l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015.
Charlie Hebdo publie de nouveau mercredi 2 septembre, jour de l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015, les fameuses caricatures du prophète qui lui avaient values des menaces de mort, par les djihadistes en 2006. Le journal satirique s'était depuis gardé de le faire, considérant "qu'il fallait une bonne raison (...), une raison qui ait un sens et qui apporte quelque chose au débat." Ces dessins avaient choqué la communauté musulmane à l'époque.
Pour le sociologue Vincent Geisser, il ne faut pas s'attendre à la même polémique qu'en 2006. "Les gens ont désapprouvé peut-être à titre individuel. Certes, ils vont considérer que ce n'est pas une bonne pratique. Mais de là à organiser des manifestations collectives de protestation... Je pense que ce sera beaucoup plus réduit qu'il y a quelques années", estime le sociologue.
Un "non évènement"
Les représentants de la communauté musulmane, comme Abdallah Zekri, délégué général du Conseil Français du Culte Musulman, jouent l'apaisement : "Il y a beaucoup de gens qui attendent que les musulmans fassent des déclarations enflammées et condamnent. Mais non, on ne condamne rien."
Abdallah Zekri considère à titre personnel que c'est un "non évènement". Pourtant, le tabou sur la représentation de Mahommet existe toujours, et le mot "provocation" aussi, dans la bouche d'Abdallah Zekri. "Ils sont indifférents parce qu'ils savent très bien qu'ils vont continuer à faire de la provocation", explique-t-il.
Leur répondre, c'est leur donner de la considération.
Abdallah Zekri, délégué général du Conseil Français du Culte Musulmanà franceinfo
Selon un sondage Ifop pour Charlie Hebdo publié ce mardi 1er septembre, qui fait un focus sur l'opinion des Français de confession musulmane, 73% d'entre eux comprennent que ces dessins puissent susciter l'indignation et les deux tiers trouvent justifié un procès pour blasphème.
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