Baignades sauvages, bagarre générale... Les communes sous l'eau face aux incivilités dans les piscines
Plusieurs municipalités ont dû prendre des mesures exceptionnelles pour renforcer la sécurité de leurs piscines, après des dégradations et des intrusions.
Baignades sauvages, intrusions nocturnes, bagarre généralisée... Une quinzaine de piscines de l'Hexagone ont fait face à une vague d'incivilités depuis la fin du mois de juin. A tel point que presque toutes les communes concernées ont pris des mesures exceptionnelles de sécurité. En Isère, deux piscines ont été fermées temporairement, lundi 13 juillet, rapporte France 3 Alpes.
A Beaugency (Loiret), des jeunes ont par exemple escaladé les grilles de la piscine, plusieurs nuits d'affilée, pour profiter des bassins extérieurs. "Un soir, j'ai reçu un appel des puéricultrices qui utilisent une de nos salles pour leurs réunions, se rappelle Sacha Costa, le directeur du centre aquatique, contacté par francetv info. Elles m'ont prévenu que des jeunes étaient rentrés dans la piscine."
Des bains de minuit dangereux
Une cinquantaine de personnes sont ainsi venues, jeudi 2 juillet, s'offrir un bain de minuit. "Il y a des risques de noyade et d'intoxication avec les produits chimiques comme le chlore, s'ils parviennent à s'introduire dans les locaux fermés à clé où nous les stockons", s'inquiète Sacha Costa. Et le directeur de la piscine de rappeler que les employés doivent en outre nettoyer les mégots et mettre à la poubelle les bouteilles vides chaque matin.
Le centre aquatique a demandé le passage de gendarmes la nuit et engagé un agent de sécurité, pour mettre un terme aux baignades sauvages. Sacha Costa a en outre porté plainte pour dégradation, sans avoir eu de nouvelles des forces de l'ordre pour l'instant.
Une scène de "guérilla" à la piscine d'Ardentes
Le maire d'Ardentes (Indre) a lui aussi décidé de faire appel à des vigiles, mais en journée cette fois. "Des jeunes s'introduisent de nuit dans la piscine, mais ce n'est pas le plus grave", explique l'édile, Didier Barachet, joint par francetv info. Le "plus grave", c'est la bagarre générale qui a éclaté lundi 6 juillet, faisant six blessés. Une soixantaine de personnes se sont violemment affrontées dans la piscine et aux alentours, jusqu'à l'intervention de 25 gendarmes.
"Sang sur le sol", "jeunes qui cherchent des projectiles dans les jardins des voisins"... Selon le maire, les riverains ont assisté à une véritable scène de "guérilla". Une situation dangereuse pour les usagers de la piscine, martèle Didier Barachet, qui estime que "ça aurait pu vraiment mal finir".
"Nous avons fermé la piscine jusqu'au samedi 18 juillet, le temps de trouver une solution pour améliorer la sécurité", précise l'élu des Républicains, qui compte demander à la préfecture une "surveillance supplémentaire des gendarmes". Et de prévenir : en cas de nouvel incident de cette ampleur, il fermera à nouveau la piscine, cette fois jusqu'à la fin de l'été.
Des employés en sous-nombre
Un cap qu'a déjà franchi le maire de Sanvignes-les-Mines, en Saône-et-Loire. "La piscine municipale ne devait ouvrir au public que le 4 juillet, explique Jean-Claude Lagrange, interrogé par francetv info. Mais dès les fortes chaleurs du 3 juin, des jeunes se sont introduits dans la piscine la nuit." Avant de prendre d'assaut, en pleine journée cette fois, les bassins réservés au club de natation durant le mois de juin.
"Ils sont venus en bande, à 20 ou 30 personnes, poursuit l'élu socialiste. Les employés municipaux et les deux policiers qui intervenaient n'étaient pas assez nombreux pour les déloger." Jean-Claude Lagrange a d'abord tenté de renforcer les grilles de l'établissement pour les empêcher d'entrer, sans succès.
Des vigiles engagés à l'été 2016
"On ne peut pas juguler ces intrusions et le personnel est dans l'incapacité d'assurer la sécurité des baigneurs, parce qu'ils sont trop nombreux, avoue-t-il. Je n'ai pas d'autre choix que de fermer la piscine et de vider le bassin." Le maire doit à présent rencontrer le responsable de la sécurité dans le département de la Saône-et-Loire, pour réfléchir aux mesures à mettre en place l'été prochain.
Le maire prévoit également d'engager des vigiles, après consultation avec les riverains sur le coût d'une telle opération. S'il convient que la mesure est nécessaire, Jean-Claude Lagrange s'attriste que la situation se soit à ce point dégradée. "Une piscine devrait être un lieu de loisir et pas un camp retranché, avec policiers et chiens de garde."
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