Agression de Kim Kardashian : se faire voler par de faux policiers, un stratagème courant
Après le braquage de la star américaine à Paris, franceinfo rappelle que ce mode opératoire est assez fréquent en France. Même s'il vise généralement des personnes âgées.
Kim Kardashian a été agressée dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 septembre, dans le 8e arrondissement de Paris. Environ dix millions d'euros de bijoux ont été dérobées. Cinq personnes, cagoulées, armées et portant de faux brassards de police, sont entrées dans l'hôtel particulier où résidait la star.
D'après sa porte-parole, "deux hommes armés et masqués, habillés comme des agents de police" ont fait irruption dans sa chambre d'hôtel et l'ont tenue en joue. Kim Kardashian a ensuite été ligotée et enfermée dans la salle de bains. "Se faire passer pour de faux policiers, c'est un mode opératoire connu de longue date", indique à franceinfo Philippe Lavenu, secrétaire national du syndicat de police Alliance, chargé de l'Ile-de-France.
Des braqueurs bien renseignés
En mai, par exemple, RTL rappelait qu'un octogénaire s'était fait dérober 450 000 euros en pièces d'or. En juillet, BFMTV rapportait que la Direction départementale de la sécurité publique du Bas-Rhin avait lancé une alerte concernant deux individus, arborant des brassards avec l'inscription "police". Ils prétextaient une recrudescence de cambriolages pour visiter et dévaliser le domicile de personnes âgées. En mai 2014, franceinfo indiquait que de faux policiers avaient volé quelque 800 000 euros en lingots d'or et en liquide à un couple d'octogénaire dans les Yvelines.
Les cibles sont choisies par les voleurs. Ils ne font pas ça au hasard. D'habitude, ce sont des personnes âgées, isolées, vulnérables ou un peu plus naïves.
"Mais pour Kim Kardashian, visiblement, ce n'est pas la même catégotrie d'auteurs, plutôt des personnes mieux préparées. Ils avaient des renseignements et étaient armés", poursuit le syndicaliste. En effet, l'hôtel particulier où résidait Kim Kardashian est particulièrement discret. "Invisible de la rue, l'établissement ne repose que sur le bouche-à-oreille et quelques sociétés de conciergerie chargées de 'rabattre' sportifs, stars du showbiz, riches étrangers. Inutile de chercher le site internet, il est réservé aux happy few détenteurs du mot de passe", écrivait le magazine Challenges, en 2013.
Dire que l'on est de la police, c'est plus rassurant que dire que l'on est marchand de tapis. On va plus facilement vous ouvrir.
Et le responsable d'Alliance en Ile-de-France de continuer : "Surtout que l'on trouve facilement de fausses cartes de police et du faux matériel dans les boutiques de farces et attrapes et sur internet." Un stratagème qui fonctionne avec des personnes âgées mais également avec le gardien de l'hôtel particulier où logeait l'épouse de Kanye West.
Comment se prémunir des faux policiers ?
"Les gens ne connaissent pas les sigles pour reconnaître les vrais policiers", regrette Philippe Lavenu. Depuis 2011, les gendarmes et policiers disposent d'une carte professionnelle au format carte de crédit et non plus la fameuse carte papier, comme le détaillait la police nationale en mars 2014. Un message qu'elle avait publié, justement, à la suite "de nombreuses affaires d'escrocs se faisant passer pour des policiers".
Pour se prémunir des faux agents de police, quelques gestes sont à avoir en tête. "Quand des policiers arrivent chez vous, et toquent à votre porte c'est qu'ils viennent pour un motif précis, remarque Philippe Lavenu. Si vous avez un doute, demandez la carte de police." Et de conseiller : "Il ne faut pas non plus hésiter à appeler le 17 ou le commissariat le plus proche de chez vous. Si des policiers ont été envoyés à votre adresse, ils sont forcément au courant et vous saurez si vous avez affaire à de vrais policiers."
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