Cannabis : le paradoxe des tests de dépistage en vente libre
Des tests permettant
l'auto-dépistage du cannabis sont en vente chez 3.000 buralistes depuis le 5
février. La phase d'essai pourrait être contrariée par l'alerte lancée par
le syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM), au moins sur l'information donnée au client. L'appel à la prudence lancée sur l'utilisation s'adresse en particulier aux
automobilistes. Selon le syndicat, le test les prévient tardivement des traces
de cannabis. C'est un paradoxe qui peut s'avérer trompeur pour les conducteurs.
Les tests en vente
sont différents de ceux de la police
Les forces de l'ordre
utilisent des tests salivaires. Comme pour les analyses menées sur le sang, le résultat sur la présence de cannabis est
donné très rapidement. En revanche, les kits d'auto-dépistage vendus à 3,50
euros dans certains bureaux de tabac mesurent la présence dans les urines, d'un
dérivé du cannabis. Ce dérivé, l'un des métabolites du cannabis, transformé par l'organisme, peut mettre
plusieurs heures à apparaître.
Thomas Vallotton,
porte-parole du SJBM développe ainsi ce paradoxe : rassuré, un conducteur
qui n'est pas prévenu peut se mettre au volant alors que le cannabis non décelé
fait pleinement son effet. Et un automobiliste peut se croire "positif " plusieurs jours après le test, alors que les effets du cannabis sont largement
atténués.
Selon le syndicat des jeunes biologistes médicaux, l'information
doit aussi être clarifiée pour les automobilistes qui veulent récupérer leur permis
après un retrait. Il est alors nécessaire de réaliser un test en
laboratoire. S'ils utilisent auparavant un test vendu dans les bureaux de tabac,
ils pourraient ainsi calculer la durée de leur abstinence...
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