Ce que l'on sait de l'arrestation de Jean-Vincent Placé, interpellé en état d'ébriété après une altercation dans un bar parisien
La garde à vue de l'ancien secrétaire d'Etat a été prolongée jeudi soir.
Jean-Vincent Placé va avoir du temps pour s'expliquer. La garde à vue de l'ancien secrétaire d'Etat, interpellé en état d'ébriété dans la nuit de mercredi à jeudi après une altercation dans un bar parisien, a été prolongée jeudi 5 avril au soir, a appris franceinfo de source judiciaire.
L'ancien secrétaire d'Etat est entendu pour des faits d'"outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique", "insulte à caractère racial" et "violence sans incapacité commise en état d'ivresse". Franceinfo revient sur ce que l'on sait des faits.
Une jeune femme importunée dans un bar
Jeudi, peu avant 2 heures du matin, Jean-Vincent Placé s'est rendu dans un bar de la rue Princesse, dans le 6e arrondissement de Paris. Il était accompagné dans cet établissement par le sénateur UDI de Haute-Savoie Loïc Hervé.
"Il s’est pointé comme un roi, avec un melon pas possible, sans dire bonjour ni merci ni merde", raconte un témoin de la scène à Libération. Après avoir commandé à boire, et déjà fortement alcoolisé, il se serait dirigé vers la piste de danse. Là, il aurait proposé à une jeune femme de "danser avec son ami" contre rémunération, selon le videur de l'établissement cité par BFMTV.
Le Point affirme qu'après des refus répétés, Jean-Vincent Placé aurait attrapé la jeune femme par le bras et l'aurait poussé vers son ami sénateur. Selon un PV d'audition consulté par France 3, il l'aurait alors insulté de "sale pute", avant d'être expulsé de la boîte par le videur.
Une altercation avec le videur de l'établissement
La suite est plus floue. Se présentant comme un "ministre français", il aurait lancé au videur : "Ici on n'est pas au Maghreb, tu ne sais pas qui je suis, je vais te renvoyer en Afrique."
Libération raconte une version différente. Selon le quotidien, Jean-Vincent Placé aurait menacé de mettre un "coup de boule" au portier, mais aucun témoin interrogé par le journal n'aurait entendu de propos racistes.
Des insultes envers les policiers
Des policiers sont ensuite intervenus. Comment ? Selon Europe 1, qui a révélé les faits, le videur du bar a fait signe à des policiers de la BAC qui passaient dans cette rue très fréquentée. Libération affirme de son côté qu'un commissaire divisionnaire se trouvait dans l'établissement et a appelé des collègues après avoir assisté à l'esclandre.
Les versions s'accordent en revanche sur l'attitude de Jean-Vincent Placé envers les fonctionnaires de police. L'ancien secrétaire d'Etat aurait à plusieurs reprises mis en avant son statut d'ancien ministre, et reproché vivement aux officiers de mal faire leur travail, les traitant de "tocards". "Vous servez à rien !" aurait-il encore lancé selon Libération. Peu avant 2h30, il est contrôlé avec 2,5 grammes d'alcool dans le sang, et embarqué au commissariat.
Au cours du trajet, Jean-Vincent Placé aurait dit avoir été agressé par un homme d’extrême droite et avoir reçu un coup du côté gauche du visage. Mais aucune trace de violence n'a été relevée.
Un ami sénateur "très respectueux", et qui a demandé à être entendu
Le sénateur UDI de Haute-Savoie Loïc Hervé, qui accompagnait l'ancien secrétaire d'Etat, a été entendu par la police en audition libre "durant une demi-heure" jeudi après-midi, "à sa demande", a-t-il assuré à franceinfo.
Décrit comme "très respectueux" par les témoins ayant assisté à la scène, il aurait immédiatement prévenu les policiers que son ami avait "beaucoup trop bu".
Il était ivre. J'ai essayé de le raisonner, j'ai joué le rôle de modérateur. J'ai fait tout ce que j'ai pu.
Loïc Hervé, sénateur UDI de Haute-Savoie,à franceinfo
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