Ce que l'on sait de l'attaque du commissariat de Joué-lès-Tours
Trois policiers ont été blessés, samedi 20 décembre. L'agresseur a été abattu.
Un homme a agressé des policiers avec un couteau en criant "Allahou Akbar" au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) avant d'être tué, samedi 20 décembre. Le parquet antiterroriste s'est aussitôt saisi de l'enquête. Elle s'oriente vers l'"islamisme radical". Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de cette attaque.
Que s'est-il passé ?
Vers 14 heures, Bertrand Nzohabonayo, 20 ans, armé d'un couteau s'est présenté au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Il a d'abord attaqué un policier à l'accueil, avant de s'en prendre à deux autres agents.
L'agresseur "a crié 'Allahou Akbar' [Dieu est le plus grand, en arabe] du moment où il est entré jusqu'à son dernier souffle", a rapporté une source proche de l'enquête. "Pour faire face à la menace, un policier a été obligé d'ouvrir le feu, et devant la virulence de l'agresseur, un deuxième policier a également ouvert le feu", a déclaré Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur sur BFMTV.
Quel est le bilan ?
L'homme a été ensuite "abattu" par "des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme administrative", selon le ministère "Selon les premiers éléments de l'enquête, tous les éléments de la légitime défense" sont réunis, a estimé le procureur de la République à Tours Jean-Luc Beck.
Deux policiers ont été grièvement blessés, dont l'un au visage. Mais leurs pronostics vitaux ne sont plus engagés. Une troisième policière, "très choquée, a été plus légèrement atteinte", a précisé le procureur.
Qui est l'agresseur ?
Bertrand Nzohabonayo est Burundais de 20 ans. Il est arrivé à Joué-lès-Tours, il y a quelques années, de parents séparés. L'homme était déjà connu des services de police pour "des actes de délinquance classiques" mais "n'était pas fiché" pour "des activités à caractère terroriste", a déclaré au commissariat de Joué-lès-Tours le ministre Bernard Cazeneuve.
Néanmoins, le jeune homme a posté de nombreuses sourates du Coran sur son compte Facebook, où il se fait appelé Bilal, selon Le Parisien.
Sur Twitter, Romain Caillet, spécialiste des questions islamistes, relève qu'il s'agit du drapeau du groupe Etat Islamique.
Le drapeau de l'#EI sur le compte FB de "Bilal", assaillant abattu au commissariat de #JoueLesTours via @towersight pic.twitter.com/v8r0VXkx8S
— Romain Caillet (@RomainCaillet) 20 Décembre 2014
L'agresseur a également publié des vidéos toutes liées à l'islam radical, ce qui laisse penser à un endoctrinement. Par ailleurs, son frère est connu pour ses positions radicales et a un temps envisagé de partir en Syrie avant de renoncer.
S'agit-il d'un acte terroriste ?
"Cela ressemble au mode d'action préconisé par le groupe Etat islamique", qui mène le jihad en Syrie et en Irak, "de s'en prendre ainsi aux forces de l'ordre", a déclaré à l'AFP une source proche de l'enquête. "L'enquête s'oriente vers un attentat (...) motivé par l'islamisme radical."
Le journaliste de RFI, David Thomson, note sur Twitter que le scénario qui s'est déroulé à Joué-lès-Tours a été évoqué par un Français du groupe Etat Islamique.
Entrer dans un commissariat français pour y faire un carnage était un scénario évoqué par un Français de l'#EI dans mon livre
— David Thomson (@_DavidThomson) 20 Décembre 2014
Le journaliste souligne aussi que la France est officiellement une cible du groupe Etat Islamique depuis septembre
Pour rappel, la France est officiellement une cible de l'#EI depuis ce com de son porte-parole Adnani du 21 sept https://t.co/ofrXIL2zho
— David Thomson (@_DavidThomson) 20 Décembre 2014
L'enquête devra également déterminer s'il s'agit d'un acte isolé. "Un individu qui attaque un commissariat, qui attaque Monsieur x ou y mais qui attaque manifestement un service de police en criant 'Allahou Akbar', il y a de quoi se poser la question de savoir s’il a agi seul ou sur ordre", a expliqué le procureur de la République Jean-Luc Beck. Le domicile de la soeur de l'agresseur a été perquisitionné par les enquêteurs.
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