Ce que l'on sait de l'incendie d'un immeuble à Vaulx-en-Velin qui a fait au moins dix morts, dont cinq enfants

Un violent incendie s'est déclaré dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 décembre, à Vaulx-en-Velin (Rhône), dans la banlieue est de Lyon. Le sinistre a éclaté dans un immeuble d'habitation aux alentours de 3 heures du matin. "L'horreur vient de toucher notre commune voisine", a réagi le maire de Lyon, Grégory Doucet, vendredi sur Twitter. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de ce drame.

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L'alerte a été donnée à 3h12 du matin vendredi

Le feu s'est déclaré dans un immeuble de sept étages, dans le quartier du Mas du Taureau, à Vaulx-en-Velin, commune de près de 50 000 habitants située dans la métropole de Lyon. L'alerte a été donnée à 3h12 du matin, a précisé la préfecture du Rhône. France3 Auvergne et Rhônes-Alpes a diffusé des images de l'incendie.

Un bilan humain très lourd

L'incendie a fait au moins dix morts, dont cinq enfants. Par ailleurs, quatre victimes sont "en urgence absolue" et il y a "20 blessés légers, dont une dizaine est sortie de l'hôpital", a annoncé la préfecture du Rhône. Deux sapeurs-pompiers ont été légèrement blessés lors de l'intervention. Les cinq enfants décédés dans l'incendie étaient âgés de 3 à 15 ans, a précisé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Toutes les victimes n'ont pas encore été identifiées, a-t-il expliqué lors d'un point presse de mi-journée.

Le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, commente sur Twitter un "bilan provisoire [qui] fait froid dans le dos". Il ajoute s'être entretenu avec la maire de la commune, Hélène Geoffroy, "pour l'assurer du soutien de l'Etat". "C'est un choc, le bilan est extrêmement grave", a réagi le ministre de l'Intérieur, qui s'est rendu sur place vendredi matin, aux côtés d'Olivier Klein. Selon le décompte de nos confrères de France 3 Auvergne et Rhônes-Alpes, il s'agit du deuxième incendie d'habitation le plus mortel en France depuis dix ans.

Gérald Darmanin a également salué "l'héroïsme" des pompiers, qui sont intervenus "en douze minutes à 3 heures du matin et ont pu sauver 15 personnes en prenant des risques considérables pour leur propre vie".

Un feu éteint, dont l'origine est encore inconnue

L'incendie est "désormais éteint", a précisé la préfecture vendredi matin. Le préfet a activé un centre opérationnel départemental et le plan "nombreuses victimes". Selon la préfecture, 170 pompiers et 65 engins sont mobilisés. Un important périmètre de sécurité a été mis en place.

L'origine du feu est encore inconnue, a ajouté la préfecture. Des constatations sont en cours pour déterminer les causes, selon un porte-parole de la préfecture sur place. Le ministre a également assuré s'être "entretenu avec le président de la République toute la nuit" sur la situation. L'immeuble touché est une copropriété "dans laquelle des travaux d'urgence avaient été réalisés en 2019”, a déclaré le ministre du Logement lors d'un point presse vendredi midi, tout en précisant : “On ne peut pas incriminer à ce stade l'état de l'immeuble.”

Interrogé sur la possible présence de squatteurs dans la résidence, le ministre de l'Intérieur affirme "qu'il est encore trop tôt. Il y a beaucoup d'hypothèses, de témoignages."  "Les familles ont évoqué les points de deal dans cette rue, et donc indirectement de squat ", a-t-il tout de même ajouté.

Une enquête ouverte pour déterminer les causes de l'incendie

Une enquête pénale a été ouverte par le parquet de Lyon et a été confiée aux services de la Direction zonale de police judiciaire (DZPJ). Elle devra déterminer les circonstances et les causes de l'incendie. "Pour l'heure, aucune hypothèse n'est écartée, notamment la piste criminelle", a précisé le procureur de la République Nicolas Jacquet. Les équipes de la police technique et scientifique de la police judiciaire, les médecins de l'institut médico-légal de Lyon et les experts de la section incendie du service national de la police scientifique (SNPS) sont sur place. "L'incendie étant circonscrit, désormais, place à l'enquête", a quant à lui déclaré Gérald Darmanin, qui renouvelle sa confiance en la police et la justice pour enquêter.

Des cellules d'écoute dans une école et un collège

Deux cellules d'écoute ont été déployées dans deux établissements scolaires, à l'école Jean-Vilar et au collège Simone-Lagrange, dont des élèves auraient été victimes de l'incendie, selon un communiqué du recteur de l'académie de Lyon, Olivier Dugrip.

"Tous les professionnels du secteur, psychologues, infirmiers, assistants sociaux et médecins scolaires, sont mobilisés auprès des différentes écoles et établissements du quartier pour apporter un soutien et un accompagnement aux équipes et aux élèves", détaille encore Olivier Dugrip.

"Une centaine" de personnes à reloger

"Nous devons reloger une centaine de personnes", a chiffré le ministre de l'Intérieur lors de son point presse de la mi-journée. Invitée de franceinfo dans la matinée, la maire de la ville, Hélène Geoffroy, a quant à elle précisé que 88 personnes allaient devoir être relogées après ce sinistre. "Elles ne pourront pas réintégrer leur appartement dans la journée", a-t-elle annoncé. "Les familles vivent une profonde tragédie, d'une ampleur que nous n'avions jamais connue", a déploré Hélène Geoffroy.

"Près d'une centaine d'habitants sinistrés ont été accompagnés dans une structure mobilisée par l'Etat, dans l'agglomération lyonnaise, pour les héberger durant le week-end. Ils seront pris en charge par les services de la ville de Vaulx-en-Velin, de la Croix-Rouge et des associations", a rapporté la préfecture du Rhône en fin d'après-midi.