Ce que l'on sait de l'incendie qui a fait dix morts et une trentaine de blessés à Paris
La piste criminelle est privilégiée après l'incendie qui a fait dix morts et une trentaine de blessés. Une femme de 40 ans a été arrêtée mais sa garde à vue a été levée, mardi en fin d'après-midi. Elle a été admise à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police.
Au moins dix personnes sont mortes et une trentaine d'autres ont été blessées dans un violent incendie survenu dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 février, dans le 16e arrondissement à Paris. La piste criminelle est privilégiée et une habitante de l'immeuble a été interpellée et placée en garde à vue, a précisé le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, arrivé sur place au petit matin. Voici ce que l'on sait de ce drame.
>> Suivez dans notre direct les dernières informations concernant l'incendie meurtrier à Paris
Dix personnes ont été tuées dans l'incendie
Le bilan de l'incendie survenu au 17 bis rue Erlanger, dans le 16e arrondissement de la capitale, s'est alourdi à dix morts, a annoncé le parquet de Paris. "Le bilan est encore provisoire, la reconnaissance est toujours en cours", a indiqué à l'AFP le capitaine Valérian Fuet, porte-parole des pompiers de Paris. La maire du 16e arrondissement de Paris, Danièle Giazzi, a affirmé à franceinfo qu'au moins "un enfant en bas âge" se trouve parmi les dix victimes.
L'incendie a également fait trente blessés en urgence relative et une personne se trouve en urgence absolue. En tout, 21 habitants ont été hospitalisés. Huit combattants du feu figurent parmi les blessés. Certains souffrent de brûlures et d'autres ont été victimes d'écrasements lors des opérations de sauvetage. Un des pompiers a eu une main écrasée.
Les pompiers ont réalisé de nombreux sauvetages
Le feu s'est déclaré dans cet immeuble des années 1970 entre 0h30 et 1 heure du matin. "Selon les pompiers, mais il faut être prudent, le feu serait parti plutôt dans les étages supérieurs, explique Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, à BFMTV. C'est plutôt le 7e et le 8e étage qui ont été à l'origine du sinistre mais la propagation étant importante, les pompiers s'interrogent sur les causes et les circonstances du développement de l'incendie."
Les pompiers évoquent une "scène d'une violence incroyable". Certains habitants du bâtiment de huit étages se sont réfugiés sur le toit pour échapper aux flammes, alors que de nombreux autres appelaient au secours depuis leur fenêtre. L'immeuble était "a priori en très bon état", selon Emmanuel Grégoire.
"Il s'agit d'un immeuble sur cour intérieure, une cour qu'on ne voit pas tellement de la rue. Ce qui a rendu l'intervention des pompiers extrêmement complexe puisqu'ils ont dû intervenir uniquement par échelle en façade et évacuer les gens de cette façon-là", a encore indiqué Emmanuel Grégoire à France Bleu.
"Nous avons dû procéder à de nombreux sauvetages, notamment pour une dizaine de personnes qui s'étaient réfugiées sur les toits, a précisé à l'AFP le capitaine Clément Cognon, porte-parole des pompiers. Au total, une cinquantaine de personnes ont été évacuées par les pompiers notamment grâce à l'installation d'échelles." Deux immeubles adjacents ont également été évacués par mesure de précaution et des responsables de la mairie du 16e arrondissement étaient sur place dans la nuit pour trouver des solutions de relogement.
Au total, quelque 200 pompiers ont participé aux opérations. Ils sont parvenus à maîtriser l'incendie vers 6 heures du matin, après plus de 5 heures d'intervention. Plusieurs rues de ce quartier proche du bois de Boulogne étaient bloquées par des dizaines de voitures de police et de camions de pompiers, mardi matin, alors qu'une forte odeur de fumée flottait. "Beaucoup de personnes sont choquées, une cellule psychologique a été mise en place", a ajouté le député Claude Goasguen, interrogé par Le Parisien.
Une femme arrêtée puis admise à l'infirmerie psychiatrique
Le procureur de Paris a annoncé lors d'un point presse, mardi vers 8 heures, que "la thèse criminelle était privilégiée". "Une personne a été interpellée, c'est une femme, elle est actuellement en garde à vue", a précisé Rémy Heitz, ajoutant qu'il s'agissait d'une "habitante" de l'immeuble incendié. La police se trouvait sur place une dizaine de minutes avant le départ du feu, a précisé une source proche de l'enquête à France 3.
Cette femme de 40 ans a été arrêtée peu de temps après l'incendie alors qu'elle venait d'essayer de mettre le feu à un véhicule et à une poubelle, a appris franceinfo de source proche du dossier. Elle a été interpellée en état d'ébriété. Elle était connue de la police pour des problèmes psychiatriques, a indiqué une source policière à France 3.
Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour "destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort". Elle a été confiée à la police judicaire. Selon les premières investigations, l'incendie est dû à plusieurs départs de feu au sein de l'immeuble.
En fin d'après-midi, le parquet a annoncé avoir levé la garde à vue de la suspecte : elle "a été admise, à l'issue d'un examen médical et d'un examen de comportement, à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.