Ce que l'on sait de l'individu arrêté mardi à Toulon et soupçonné d'avoir tué un sans-abri à coups de parpaing

Un homme a été arrêté dans la soirée du mardi 12 novembre dans un train Nice-Marseille à hauteur de Toulon (Var). Il a été interpellé après avoir frappé une jeune fille dans un wagon, selon les informations de France Bleu Provence. "Après vérification sur le fichier des personnes recherchées, [les policiers] se sont rendu compte qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par une juge d'instruction d'Evry", a précisé à l'AFP le procureur de Toulon, Samuel Finielz. L'homme est également soupçonné d'avoir tué une personne sans abri à Lyon et des enquêtes sont ouvertes concernant des agressions similaires dans d'autres villes. Voici ce que l'on sait de ces affaires.

Il est soupçonné d'avoir tué un homme à coups de parpaing

L'homme arrêté mardi soir est soupçonné dans une affaire de meurtre à Lyon. Dans le 2e arrondissement de cette ville, un sans-abri de nationalité moldave a été découvert mort, lundi matin, avec une large plaie à la tête, un parpaing ensanglanté à côté de lui. Une caméra de vidéosurveillance a filmé une personne en train de lui porter des coups à la tête.

Le drame a suscité une grande émotion dans ce quartier situé non loin de la gare de Perrache. "J'espère que maintenant tu es dans un endroit meilleur. Repose en paix. Je ne t'ai pas vraiment connu mais pour moi tu étais un voisin", a écrit un riverain sur un mot laissé sur les lieux du meurtre, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Une enquête pour assassinat a été ouverte après la mort de ce trentenaire prénommé Emilio.

Il est suspecté d'agressions dans trois autres villes

La personne arrêtée à Toulon pourrait être impliquée dans une agression survenue le 23 octobre à Evry (Essonne), a appris franceinfo de source proche du dossier. Ce jour-là, un homme a été frappé avec un bloc en béton, sur le parvis de la gare d'Evry-Courcouronnes. La victime a d'abord vu son pronostic vital engagé. Quarante-cinq jours d'ITT lui ont été prescrits. Une information judiciaire a été ouverte et un mandat d'arrêt délivré à l'encontre du suspect.

A Dijon, une femme de 42 ans a été agressée, le 25 juillet, dans le quartier de la Toison d'Or, par un homme pouvant correspondre au suspect arrêté à Toulon, ont appris France Bleu Bourgogne et franceinfo auprès du procureur de Dijon. La victime a reçu "un ou plusieurs coups de pierre à la tête". L'ITT de la victime a été fixée à dix jours. "Le mis en cause ne pouvait être interpellé, mais était identifié comme un homme ayant récemment fait l'objet d’une OQTF [obligation de quitter le territoire français] notifiée à Dijon. Un mandat de recherche était délivré à son encontre par le parquet de Dijon le 2 août", ajoute le procureur de la ville.

Enfin, à Strasbourg, "une enquête préliminaire est en cours" après l'agression d'un SDF "au centre-ville", le 30 octobre, précise le procureur de la République, Alexandre Chevrier. La victime a été hospitalisée "avec un pronostic vital engagé", mais "ses jours ne sont plus en danger". Des investigations sont en cours "pour déterminer les circonstances des faits et établir un rapport avec l'individu interpellé", précise le procureur qui estime qu'en l'état, "il n'existe aucun lien objectif et toute conclusion est prématurée".

Une possible implication dans une attaque à Rotterdam

Le type de victime et le mode opératoire observés à Lyon sont similaires à une affaire survenue dans la nuit du 4 au 5 novembre à Rotterdam (Pays-Bas), où un SDF a été attaqué à coups de parpaing. La scène a également été filmée. La police néerlandaise a ensuite diffusé, dans un avis de recherche, une image d'un homme, âgé d'une trentaine d'années, portant un imperméable noir, un pantalon bleu et des chaussures aux lacets orange. "Cet homme a grièvement blessé un sans-abri cette semaine", écrivait-elle.

L'homme a ensuite été localisé à bord d'un train en direction de la Belgique. Après l'arrestation de Toulon, la police néerlandaise a précisé "enquêter pour savoir s'il s'agit du suspect lié à l'attaque de Rotterdam". "A ce stade, nous ne pouvons pas le confirmer", a déclaré sa porte-parole à l'AFP. Une source proche du dossier fait savoir à franceinfo que l'identité du suspect, qui présente lui aussi le profil d'un SDF, est en cours de consolidation.