Ce que l'on sait de la fin de la séquestration de Jacqueline Veyrac, la propriétaire d'un grand hôtel de luxe sur la Côte d'Azur
La riche femme d'affaires, âgée de 76 ans, avait été enlevée lundi près de chez elle, en plein centre-ville de Nice. Elle a été retrouvée saine et sauve deux jours plus tard.
"On est à la fin d'un drame, mais l'affaire continue." Jacqueline Veyrac, la propriétaire d'un grand hôtel de luxe sur la Côte d'Azur, a été retrouvée mercredi 26 octobre. Lundi, elle avait été victime d'un spectaculaire enlèvement près de chez elle, en plein centre-ville de Nice. Elle apparaît en bonne santé, sans blessure apparente, même si "le traumatisme psychologique doit être important". "Elle a gardé toute sa tête, ce qui a permis de donner des indications précieuses aux enquêteurs", a indiqué le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre.
Il a précisé les circonstances dans lesquelles a été retrouvée Jacqueline Veyrac dans une brève conférence de presse. Mais l'enquête sur ses ravisseurs et leur mobile ne fait que commencer. Voici ce que l'on sait mercredi soir.
Un Niçois l'a libéré
La femme d'affaires de 76 ans été retenue durant les 48 heures de son rapt dans le véhicule utilitaire blanc qui a servi à son enlèvement, selon Jean-Michel Prêtre. Intrigué par une fausse plaque d'immatriculation partiellement décrochée, ce Niçois s'est approché.
Il a alors constaté la présence d'une personne ligotée sur le plancher du véhicule. "Il a fracassé une des vitres, ouvert et libéré Mme Veyrac puis tout de suite informé les services de police", a raconté le procureur. "C'est un épilogue intermédiaire satisfaisant", s'est-il réjoui.
Deux personnes arrêtées dans le cadre de l'enquête
Deux interpellations ont eu lieu à Nice, a indiqué le procureur de la République, sans préciser à quel degré ces personnes pourraient être liées à la séquestration. "Ce n'est pas le dénouement de l'affaire, c'est la fin de la séquestration, il y a plusieurs pistes et un important travail d'enquête de la police en cours", a-t-il déclaré.
Il faudra notamment déterminer qui est le commanditaire de cet enlèvement, a-t-il expliqué. "Il n'est pas évident du tout que les exécutants soient les mêmes que les commanditaires", a-t-il ajouté.
Un mobile flou, mais en lien avec la situation "personnelle" de Jacqueline Veyrac
Qualifiant l'affaire de "complexe", "exceptionnelle" et "mystérieuse", Jean-Michel Prêtre a souligné que cet enlèvement n'avait rien à voir avec les kidnappings contre rançon qui peuvent exister dans des pays de l'Est ou d'Amérique latine. "On n'est pas dans cette situation. Il y a quelque chose qui reste en relation très personnelle avec la victime, cela reste l'hypothèse forte", a-t-il dit.
"Il y a des personnes qui sont en cause ou pourraient l'être pour avoir exécuté cette séquestration, et d'autres qui sont en cause ou pourraient l'être pour l'avoir commanditée. Reste à préciser l'objectif : une rançon ? Impressionner ?", s'est interrogé Jean-Michel Prêtre.
Décrite comme une famille unie, la famille Veyrac n'a jamais fait étalage de son imposant patrimoine, notamment immobilier. Jacquelin Veyrac, elle-même, est dépeinte par tous ceux qui l'ont approchée comme une femme simple. Cette image de parfait bonheur familial est cependant mise à mal depuis le décès en 2002 de monsieur Veyrac père. L'héritage a divisé les trois enfants, deux filles et un fils.
Néanmoins, selon l'avocate de deux des trois enfants, jointe par France Bleu Azur, c'est avec "des sanglots dans la voix" qu'ils ont annoncé la nouvelle. "Pour les enfants, c'est le dénouement le plus heureux qui puisse être", a déclaré Sophie Jonquet.
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