Attentat contre des policiers à Paris : ce que l'on sait de la fusillade sur les Champs-Elysées
L’organisation Etat islamique a revendiqué l’attaque qui a coûté la vie à un policier jeudi soir, et en a blessé deux autres. L’assaillant a été abattu.
A trois jours de la présidentielle, le terrorisme a de nouveau frappé Paris. Un policier a été tué et deux autres blessés lors d’une fusillade, jeudi 20 avril, sur l'avenue des Champs-Elysées. Une touriste a également été légèrement touchée. L'organisation Etat islamique a revendiqué l'attentat. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de ce drame.
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Que s'est-il passé ?
Les faits se sont produits à 20h50. Une voiture, qui circulait à vive allure sur les Champs-Elysées, dans le 8e arrondissement de Paris, s'est arrêtée à hauteur d'un car de police, stationné devant le numéro 102 de l'avenue, au niveau du magasin Marks & Spencer. Un individu est sorti du véhicule et a ouvert le feu, "avec un fusil d'assaut", selon le procureur de la République de Paris, François Molins. L’un des policiers a été tué et deux autres blessés. Quant à l’assaillant, il a été abattu par un tir de riposte.
Nabil, témoin de la scène, raconte avoir vu un homme se présenter dans le car, puis tirer avant la riposte des policiers. Dans sa vidéo, que franceinfo a pu visionner, on distingue des agents avec une arme à la main juste après l'attaque, déployés autour du car. Les boutiques situées aux alentours ont été immédiatement fermées.
"L'ambiance est lourde, on est dans l'attente, il y a eu des larmes", a raconté une responsable de Marionnaud à franceinfo, confinée à l'arrière du magasin avec une quarantaine de personnes. Contacté par franceinfo, un vigile du magasin évoquait, lui, une scène fugace : "Trois policiers l'ont mis en joue et ont tiré."
Une heure après la fusillade, la section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie. Le quartier a été bouclé et d'importantes forces de police – dont certains agents cagoulés – ont été déployées pour sécuriser la zone. Un hélicoptère survolait la zone dans la soirée, tandis que les forces de l'ordre évacuaient avec autorité les passants, leur intimant, entre autres, de sortir les mains de leurs poches.
"Mettez-vous à l'abri ! Allez, Allez, Allez !" Rue Quentin-Bauchart. pic.twitter.com/oYf2n5ARu3
— fabien magnenou (@fmagnenou) 20 avril 2017
Des rumeurs ont annoncé d'autres tirs, mais il s'agissait d'une fausse alerte, a confié un policier à franceinfo. Ce qu'a ensuite confirmé le ministère de l'Intérieur.
Quel est le bilan ?
Selon le ministère de l'Intérieur, un policier a été tué. Un autre a été grièvement blessé et un autre légèrement. Une touriste "qui passait par là" a également "été légèrement touchée" par des éclats, a précisé le procureur de la République de Paris, François Molins. L'assaillant a été abattu "par des tirs de riposte".
Que sait-on de l'assaillant ?
D'heure en heure, son profil se dessine. Il s'agit de Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, né à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis. Les autorités ont rapidement réussi à l'identifier car il était le titulaire de la carte grise du véhicule utilisé pour l'attaque. A l'intérieur, un fusil à pompe des munitions de calibre 12, deux gros couteaux de cuisine et un sécateur, ainsi qu'un Coran ont été retrouvés, a appris franceinfo de source judiciaire.
L'individu faisait depuis plusieurs mois l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris, pour des suspicions de passage à l'acte contre des policiers, mais sans lien a priori avec l'islamisme radical. L'assaillant ne présentait apparemment pas de signes de radicalisation et n'était pas fiché S. Il avait été arrêté en février et placé en garde à vue à Meaux (Seine-et-Marne), avant d'être relâché, faute de preuves suffisantes.
Karim Cheurfi, connu des services de police, avait été condamné en 2003 à 20 ans de prison pour trois tentatives d'homicide contre des policiers. Sa peine avait été réduite à quinze ans deux ans plus tard. Il était sorti de prison fin 2015.
Comment réagit le gouvernement ?
Quelques dizaines de minutes après la fusillade, le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a rejoint François Hollande à l'Elysée. Le président de la République s'est exprimé à l'issue d'une réunion de crise avec Bernard Cazeneuve et Matthias Fekl, ministre de l'Intérieur. "Les pistes sont d'ordre terroriste", a déclaré le chef de l'Etat sur le perron de l'Elysée.
"Chacun comprendra à cette heure que mes pensées vont vers la famille du policier qui a été tué et vers les proches des policiers blessés, a-t-il poursuivi. Un hommage national sera rendu au fonctionnaire de police qui a été lâchement assassiné. (...) Le soutien de la nation aux forces de police est total."
Quelques heures plus tard, un Conseil de défense a eu lieu vendredi matin à 8 heures. "Rien ne doit entraver ce moment démocratique fondamental pour notre pays", a déclaré Bernard Cazeneuve, en faisant référence au premier tour de la présidentielle. De son côté, Mathias Fekl a rappelé que plus de 50 000 policiers et gendarmes, appuyés par 7 000 militaires de l'opération Sentinelle, seront mobilisés pour assurer la sécurité du scrutin dans les 67 000 lieux de vote.
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