Côte-d'Or : un homme mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste recruté dans un collège puis écarté
Selon le rectorat, sa mission a pris fin car son dossier n'était pas complet. Mais une source judiciaire a confirmé à franceinfo que cet homme était poursuivi depuis juin dans une enquête sur une filière jihadiste.
Il avait pris ses fonctions mardi 12 septembre au matin, mais il a été écarté le soir même. La mission d'un intervenant extérieur, recruté pour "remplacer rapidement" un professeur d'anglais, a pris fin précipitamment au collège Jacques-Mercusot de Sombernon, près de Dijon (Côte-d'Or), car son dossier administratif n'était pas "complet". Cette raison officielle a été confirmée à franceinfo, mercredi, par le rectorat de l'académie. Mais une source judiciaire a affirmé à franceinfo que cet homme était mis en examen, le 2 juin, et placé sous contrôle judiciaire pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, confirmant une information du Bien public (article pour abonnés).
Dans son édition de mercredi, le quotidien régional précise que ce trentenaire a été interpellé en juin par les policiers de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Bordeaux, dans le cadre d'une enquête sur une filière jihadiste qui envisageait de rejoindre les combattants du groupe Etat islamique en Syrie.
"Il s'est retrouvé face à une classe mardi matin"
En juin, des quotidiens du Sud-Ouest avaient rapporté l'arrestation de cet homme devant le collège Sainte-Marie de Casteljaloux (Lot-et-Garonne). Le professeur d'anglais y était arrivé le matin même et devait assurer "un remplacement d'un mois", avait précisé à l'époque Le Républicain. L'homme avait déjà effectué deux remplacements de quelques semaines au collège Saint-Jean de Tonneins, dans le même département. Il avait constitué un dossier administratif et fourni au rectorat un extrait de son casier judiciaire, avait précisé le collège Saint-Jean à Sud-Ouest. Son dossier avait été "validé car il ne comportait aucun doute".
A Sombernon, le remplaçant remercié a eu le temps d'enseigner. "Il s'est retrouvé face à une classe mardi matin pendant quelques heures seulement, précise à franceinfo le rectorat de Dijon. Ses compétences pédagogiques avaient été vérifiées : il peut enseigner l'anglais même s'il n'a pas le statut de professeur." A la mi-journée, son dossier administratif a été examiné et la décision de l'écarter a été prise dans la soirée.
Depuis 2016, chaque académie dispose d'un référent radicalisation. Sollicité par franceinfo, le ministère de l'Education nationale souligne que le recrutement de contractuels se déroule au niveau académique et qu'il ne dispose donc pas d'informations sur ce remplaçant.
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