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Marseille : ce que l'on sait de l'opération de police après les tirs de kalachnikov

La cité sensible de la Castellane a pris des airs de fort retranché, lundi, après des tirs de kalachnikov, le jour même de la visite de Manuel Valls dans la ville.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des policiers en faction dans la cité sensible de la Castellane, à Marseille (Bouches-du-Rhône), après des tirs à la kalachnikov, le 9 février 2015.  (BORIS HORVAT / AFP)
Tout a commencé par un coup de fil de riverains dans la matinée à la police. La cité sensible de la Castellane, à Marseille (Bouches-du-Rhône), a pris des airs de fort retranché, lundi 9 février, après des tirs de kalachnikov. Une attaque qui a eu lieu le jour même de la visite du Premier ministre Manuel Valls dans la ville.
 
Francetv info résume la situation en fin de journée.  

Cinq à dix personnes "cagoulées" tirent "en l'air" à la kalachnikov

 
C'est ce que décrivent les riverains aux policiers lorsqu'ils les appellent, lundi matin, vers 9h30 : "Cinq à dix" personnes, cagoulées, auraient tiré "en l'air" à la kalachnikov au bas de l'une des tours de cet ensemble dégradé d'environ 7 000 habitants, sans faire de blessés. 
 
Trois véhicules de police, clairement identifiables, essuient des tirs, a priori de kalachnikovs, en arrivant sur place. L'une des trois voitures transporte Pierre-Marie Bourniquel, directeur départemental de la sécurité publique, responsable des opérations. Selon Le Figaro, à la suite d'un premier échange de tirs signalé dans ce quartier, "le plus important 'flic' marseillais s'est immédiatement rendu sur place"
 
"Nous avons été 'rafalés'... Le commandant qui était avec moi a vu des impacts à un mètre de lui...", souffle ce haut responsable policier. "Les tireurs voulaient montrer qu'ils ont une puissance de feu importante", indique à francetv info Laurent Odye, délégué régional Unsa Police Paca.
 

 Le GIPN intervient sur place

Aussitôt, les forces de l'ordre prennent le chemin de cette cité des quartiers nord connu comme étant un haut lieu du trafic de drogues, dont le chiffre d'affaires quotidien atteindrait les 50 000 euros, selon les services de police. Un jeune de 25 ans y a été abattu d'une balle dans la tête le 15 janvier, à la kalachnikov, lors d'un règlement de comptes.

Une centaine d'hommes, armés et casqués, bouclent les accès et condamnent le rond-point devant ces tours bétonnées qui ont vu grandir Zinedine Zidane. 

A midi, le camion noir blindé siglé GIPN, appelé en renfort, pénètre lentement en ces lieux que les trafiquants veillent, en général, à maintenir infranchissables à toute personne étrangère. Un hélicoptère de la gendarmerie est aussi déployé pour superviser les opérations. Un autre appareil a également été mobilisé plus tard. 

 

Un véhicule du GIPN intervient dans la cité de la Castellane à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 9 février 2015. ( FRANCE 3)

Sept kalachnikovs et 20 kg de cannabis retrouvés sur place

Vers 14 heures, les hommes du GIPN ont totalement investi ces lieux promis à un vaste programme de rénovation. Une cache d'armes est découverte dans un local inoccupé. Selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sept kalachnikovs sont saisies ainsi que "plusieurs" kilos de drogue.

Selon les informations du Point, deux sacs de sport contenant une vingtaine de kilos de cannabis et une somme d'argent importante ont été retrouvés par la police. Des prélèvements ADN ont été effectués "afin de pouvoir procéder à l'arrestation des personnes" à l'origine de cette fusillade, précise le ministre de l'Intérieur.

Manuel Valls dénonce des tirs "inacceptables" 

Le Premier ministre était justement en déplacement à Marseille, pour y dresser un bilan du gouvernement sur la sécurité. Il a prononcé un discours à la préfecture de police, estimant que les tirs du matin dans la cité de la Castellane étaient "inacceptables". 

Plus globalement, Manuel Valls s'est, malgré tout, félicité "des résultats plus qu'encourageants" sur la sécurité à Marseille.

Le Premier ministre a salué, au passage, la baisse du nombre des cambriolages dans la cité phocéenne. "Les cambriolages sont un véritable viol pour ceux qui les subissent", a-t-il déclaré.

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