Narcomicides : "42 victimes sont mortes" sur les six premiers mois de l'année 2024, annonce l'Office central de lutte contre le crime organisé
Entre janvier et juin 2024, "42 victimes sont décédées" sur l'ensemble du territoire, dans des homicides liés au trafic de drogue, annonce Yann Sourisseau, chef de l’Office central de lutte contre le crime organisé, sur franceinfo lundi 7 octobre. "Pour les six premiers mois de l'année 2024, c'est 182 faits d'assassinats ou de tentatives d'assassinat qui ont été commis sur l'ensemble du territoire", précise-t-il.
Des chiffres "en baisse de 19%" par rapport au premier semestre 2023, année "particulièrement criminogène", rappelle Yanne Sourisseau. Mais "en augmentation de 22 % par rapport à l'année 2022 et de 32 % par rapport à l'année 2021". "La courbe est manifestement croissante, ce qui constitue une inquiétude majeure", alerte Yann Sourisseau.
Des jeunes "motivés uniquement par l'appât du gain"
Le chef de l’Office central de lutte contre le crime organisé alerte aussi sur le profil de ces auteurs et victimes d'homicides "de plus en plus jeunes". "L'âge moyen des victimes en 2023 est de 25 ans, tandis que l'âge moyen des auteurs est de 24 ans". Mais l'apparition de très jeunes tueurs à gages est un phénomène nouveau. "On assiste depuis quelques années à la multiplication d'équipes de jeunes tueurs à gages qui ont en moyenne moins de 25 ans, qui sont au départ des délinquants de petite envergure, originaires de l'ensemble du territoire, mais plus particulièrement d'Île-de-France et de la région marseillaise, et qui sont recrutés uniquement pour tuer", souligne Yann Sourisseau.
Dimanche, le procureur de Marseille alertait déjà sur l"ultra-rajeunissement" et la "sauvagerie inédite" de cette criminalité à "l'amateurisme effrayant", après deux homicides en deux jours. Un adolescent de 15 ans poignardé une cinquantaine de fois avant d'être brûlé vif mercredi 2 octobre. Deux jours plus tard, vendredi, c'est un père de famille, conducteur de VTC, qui est abattu froidement d'une balle à l'arrière du crâne par un autre jeune de 14 ans.
Comment expliquer ce phénomène ? Ces jeunes sont "motivés uniquement par l'appât du gain", répond le chef de l’Office central de lutte contre le crime organisé, "payés 15 000 ou 20 000 euros par faits". Yann Sourisseau souligne "le manque d'humanité et de l'empathie la plus élémentaire" chez ces jeunes "désoeuvrés, prêts à tout, manipulés par les réseaux criminels" recrutés soit "directement dans l'environnement immédiat", soit "sur des boucles telegram". "C'est vraiment une catégorie de population délinquante très très dangereuse", prévient le chef de l’Office central de lutte contre le crime organisé qui point aussi cet amateurisme. "Ces jeunes délinquants ne maîtrisent pas les armes, sont très impulsifs, tirent trop pour rien au risque de causer des dommages collatéraux".
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