La femme qui a trouvé ce qui pourrait être un débris de l'avion d'Emiliano Sala raconte : "Il arrivait avec les vagues"
Samedi dernier, Josette Bernard a découvert sur une plage de Surtainville (Cotentin) des débris de deux sièges provenant "probablement" de l'avion disparu qui transportait le footballeur Emiliano Sala.
Dix jours après la disparition d'Emiliano Sala, les enquêteurs de l'Air Accident Investigation Branch (AAIB) ont révélé mercredi 30 janvier que des débris ont été retrouvés sur une plage de la Manche, dans le Cotentin, à Surtainville. Impossible d’affirmer avec certitude que ces éléments proviennent de l’avion du footballeur, mais le bureau d'enquête britannique, chargé de faire la lumière sur la disparition, semblent penser qu’il y a un lien.
Très vraisemblablement, c’est d’un dossier de siège d’avion qu’il s’agit, un dossier qui avec les vents forts, les courants de ces derniers jours, a pu parcourir sans problème la vingtaine de kilomètres qui séparent cette longue plage de Surtainville de la zone présumée de la disparition de l’avion, autour de Guernesey. "Après un examen préliminaire, nous avons conclu qu'il est probable que les coussins proviennent de l'avion disparu", indique l'AAIB.
"Il n'y a pas longtemps qu'il était dans l'eau"
Josette Bernard, la promeneuse qui a découvert ce débris, samedi 26 janvier vers 17h30, et qui a alerté la gendarmerie, décrit un rectangle gris, plat, d’une quinzaine de centimètres d’épaisseur et rembourré de mousse. On distingue deux encoches dans la partie inférieure, encoches qui pouvaient servir à relier ce dossier à l’assise du siège.
Josette Bernard a d’abord cru qu’il s’agissait d’un bidon échappé d’un bateau. "C'était au bord de l'eau, j'ai vu quelque chose de gris qui flottait, je pensais que c'était un container en plastique que j'allais remonter aux poubelles, comme je fais d'habitude. En m'approchant, j'ai bien vu que c'était un dossier de fauteuil d'avion."
Elle se dit convaincue à 100% que l’élément qu’elle a découvert provient de l’avion d’Emiliano Sala. "Il n'y a pas longtemps qu'il était dans l'eau, il n'était pas vert d'algues, pas abîmé... Derrière, il y avait des écritures en anglais, 'rear right', arrière droit, le scotch n'était pas enlevé : c'était récent. Avec les courants et les vents, la grosse marée et la tempête, ce n'est pas étonnant qu'il y ait quelque chose qui soit arrivé sur la plage. Ce qui est sûr, c'est que la veille, il n'y était pas. Là, il arrivait avec les vagues."
Après avoir peiné à parcourir les 200 mètres de plage qui la séparaient du parking, Josette Bernard a ensuite alerté la gendarmerie qui s’est rendue sur place pour récupérer les débris avant de les confier aux enquêteurs britanniques.
Les recherches vont être relancées
C’est une première découverte depuis le 21 janvier et la disparition de l’avion d’Emiliano Sala, alors que la police de Guernesey avait annoncé l’arrêt des recherches jeudi dernier, faute de résultat, trois jours après la disparition du footballeur et de son pilote.
Ces derniers jours, les enquêteurs britanniques ont étudié le plan de vol du petit Piper Malibu, ils ont examiné sa dernière position radar et ils sont parvenus à délimiter une zone de recherche de 4 milles nautiques sur 4, un carré d’un peu moins de 14 km2. Et ces prochains jours, probablement en fin de semaine quand les conditions météo seront plus clémentes, les recherches sous-marines vont reprendre, pour une durée de trois jours environ. Avec du matériel de précision, un sonar à balayage latéral qui est utilisé fréquemment pour chercher des épaves, qui va sonder les fonds marins pour tenter de localiser et d’identifier des débris métalliques.
Ces investigations, disent les enquêteurs, vont se dérouler en contact avec les proches d’Emiliano Sala qui financent, grâce à une cagnotte en ligne, des recherches privées. La famille de l’Argentin a d’ailleurs fait part de sa détermination "Nous allons continuer jusqu’au bout, nous n’arrêterons jamais", a averti Romina Sala, la sœur du footballeur.
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