Recherches d'Emiliano Sala : "Vous voyez quelqu'un souffrir, vous avez envie de l'aider" explique le chasseur d'épaves David Mearns
Le chasseur d'épaves David Mearns a retrouvé l'avion qui transportait Emiliano Sala, disparu le 21 janvier au large de l'île de Guernesey. Il explique avoir proposé ses services à la famille du footballeur après avoir vu leur souffrance.
"Vous êtes un être humain, vous voyez quelqu'un souffrir comme ça, vous avez envie de l'aider", a expliqué mardi 5 février sur franceinfo le chasseur d'épaves David Mearns. C'est lui qui a retrouvé la trace de l'avion qui transportait le joueur de football argentin Emiliano Sala, disparu le 21 janvier pendant un vol entre Nantes et Cardiff, en Angleterre. David Mearns raconte qu'il a "offert" son aide à la famille du footballeur parce qu'il a déjà "retrouvé beaucoup d'épaves". S'il a réussi à retrouver l'avion, là où la police n'y est pas parvenue, c'est parce qu'il cherchait "sous l'eau, une épave coulée, qui ne bouge plus", alors que la police conduisait "des recherches pour les survivants".
franceinfo : Comment en êtes-vous venu à effectuer ces recherches pour la famille ?
David Mearns : Je les ai contactés et je leur ai offert mon aide. Je les ai joints grâce au consul d'Argentine à Londres, qui les aidait. Je leur ai écrit, je leur ai dit que je voulais venir à Cardiff dans les prochains jours. Ensuite, j'ai reçu un message d'eux sur Whatsapp. Ils me demandaient de l'aide. Donc, j'y suis allé. Vous savez, vous êtes un être humain, vous voyez quelqu'un souffrir comme ça, vous avez envie de l'aider. J'ai vu cette famille argentine qui a subi une perte vraiment tragique. N'importe qui d'autre se serait présenté, ils auraient accepté. J'étais le premier. Mais surtout, c'est très simple de vérifier que j'ai déjà retrouvé beaucoup d'épaves, que j'ai eu beaucoup de succès. Je sais ce que je fais. C'est la raison pour laquelle ils m'ont permis de les aider.
Comment avez-vous fait pour retrouver une épave que la police a cherchée pendant deux semaines ?
Nous avons trouvé l'épave en utilisant deux sonars qui ont pris des images du fond marin. Nous avons regardé, nous avons interprété ce que nous avons vu et nous avons pu prendre des mesures. Nous avons trouvé un objet très près de l'endroit où le dernier contact radar avait été établi avec l'avion. Les mesures collaient. Nous avons passé encore quelques heures à prendre de nombreuses images sonars, sous différents angles. Nous en avons pris tellement que nous avons fini par être convaincus que c'était l'avion qui s'était écrasé. La première fois que nous avons vu l'épave, il était 9h38 du matin. Nous avions commencé à chercher un peu après 7 heures. Donc l'opération nous a pris environ deux heures.
Pourquoi la police n'a-t-elle pas trouvé l'épave ? Êtes-vous le seul à avoir ces équipements ?
Non. Les gens n'ont pas compris. La police conduit des recherches et des opérations de sauvetage pour les survivants. Les survivants flottent sur l'eau, comme les débris. Les débris bougent, avec le courant, les vagues, la marée. Et ils peuvent bouger très vite. Et les recherches ont été menées de nuit, dans de très mauvaises conditions. Ce que nous savons aujourd'hui, c'était aussi qu'il y avait très peu de débris. De mon côté, je cherchais sous l'eau, une épave coulée, qui ne bouge plus. Ce sont deux choses très différentes.
Combien cette opération a-t-elle coûté ?
Je n'ai pas les chiffres exacts mais quelque chose comme 55 000 livres sterling. J'ai donné tout mon temps, j'ai fait ce travail bénévolement. L'argent a été dépensé pour payer la compagnie qui nous a fourni le bateau.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.