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Affaire Maëlys : "En réalité, ce ne sont pas des aveux" que Nordhal Lelandais a fait, estime une avocate des parties civiles

Marie Grimaud, avocate de l'association "Innocence en danger" et partie civile dans l'affaire Maëlys, a jugé jeudi sur franceinfo que les aveux de Nordhal Lelandais dans la mort de la fillette étaient une "stratégie".

Article rédigé par franceinfo
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Nordahl Lelandais arrive au palais de justice de Chambéry, le 5 février 2018, lors de la première audience pour statuer sur sa demande de remise en liberté. (MAXPPP)

"À mon sens, la vérité judiciaire n'est pas encore prête à arriver", a estimé, jeudi 15 février sur franceinfo, Marie Grimaud, avocate de l'association "Innocence en danger", partie civile dans l'affaire Maëlys, alors que Nordahl Lelandais a avoué avoir tué "accidentellement" Maëlys lors d'une fête de mariage en août dernier à Pont-de-Beauvoisin (Isère).

Après avoir été confronté à l’existence de traces de sang de la fillette retrouvées dans sa voiture, Nordahl Lelandais a eu "une stratégie en réaction des éléments", selon Marie Grimaud. Pour cette dernière, cette réaction "fait penser qu'on est sur une personnalité beaucoup plus complexe que celle qui est délivrée dans les médias".

franceinfo : Êtes-vous surpris par le changement de stratégie de Nordahl Lelandais ?

Marie Grimaud : En réalité, ce ne sont pas des aveux. Encore une fois, nous avons une stratégie en réaction des éléments qui sont versés dans le dossier. Il n'a fait que confirmer ce qui était dans le dossier, a minima. Il a donné le lieu du corps de Maëlys sur lequel, en terme d'expertise médico-légale, cela sera extrêmement réduit. Et surtout, il a une nouvelle stratégie de défense qui est la thèse accidentelle. C'est la plus avantageuse pour lui.

Est-ce que vous voyez Nordahl Lelandais comme un manipulateur ?

Je pense que l'on reste dans une mise en scène. Les propos choisis par nos confrères ont été : "C'était son moment". Je pense qu'effectivement c'est monsieur Lelandais qui donne le tempo dans cette action judiciaire et c'est ce qui me dérange dans ce type de dossier. Quand vous êtes acculé à un tel point comme il l'est, on est dans une partie d'échec. Je pense qu'il est très fort en cela et il y a un moment, quand vous refusez d'avouer, ne serait-ce qu'un minimum, vous vous mettez davantage dans une difficulté judiciaire. C'est ce qu'il a fait en faisant redescendre la pression pour à nouveau reprendre la main.

Nordahl Lelandais est resté muet pendant six mois. Face aux différentes preuves présentées par les enquêteurs, il n'a pas craqué. Que peut-on en déduire ?

Ce n'est pas anodin. Je pense que les expertises psychiatriques et psychologiques sont en cours de réalisation. On devrait avoir les rapports d'ici 4 à 5 mois et c'est bien dommage d'ailleurs qu'ils interviennent aussi tardivement. On est face à une personnalité qui est assez hors-norme, en tout cas pas celle que le public a l'habitude d'appréhender. Il y a une deuxième affaire dans laquelle il est mis en examen. Ne pas craquer en garde à vue, ce n'est pas commun et surtout, encore une fois, nous avons un personnage qui est en réaction des éléments. C'est cette réaction-là qui me fait penser qu'on est sur une personnalité beaucoup plus complexe que celle qui est délivrée dans les médias. À mon sens, la vérité judiciaire n'est pas encore prête à arriver.

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