Affaire Maëlys : le procureur de Grenoble, "satisfait" du verdict "même si on n'aura pas les réponses à toutes les questions"
Jacques Dallest, procureur général de la cour d'appel de Grenoble, regrette que le procès n'ait pas permis d'apporter toutes les réponses, même si "c'est une situation qu'on rencontre régulièrement".
"Je suis personnellement satisfait du verdict, même si on n'aura pas les réponses à toutes les questions", a déclaré ce samedi sur franceinfo Jacques Dallest, procureur général de la cour d’appel de Grenoble, avocat général durant le procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre de la petite Maëlys De Araujo âgée de 8 ans et demi, en août 2017. L'ancien militaire de 39 ans a été condamné vendredi à la perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Il a indiqué qu'il ne ferait pas appel de cette condamnation. "Le dossier n'a pas permis de déterminer les causes de la mort de Maëlys et un éventuel acte sexuel commis sur sa personne", mais "la finalité sexuelle nous a semblé évidente, m'a semblé évidente" a estimé le procureur.
franceinfo : Êtes-vous satisfait de ce procès, de son déroulé et de ses conclusions ?
Jacques Dallest : Je pense que le procès s'est déroulé dans de très bonnes conditions. La justice a été rendue de façon sereine, malgré toute l'émotion qui a pesé tout au long des débats, évidemment. Tout s'est bien terminé. Moi, je suis personnellement satisfait du verdict, même si, on le sait, on n'aura pas les réponses à toutes les questions. Les cours d'assises ne répondent pas toujours à toutes les questions qui émanent des parties civiles. C'est une situation qu'on rencontre régulièrement, malheureusement.
Il n'était pas possible d'avoir plus d'explications de la part de Nordahl Lelandais ?
Je pense que tout a été fait. La présidente, à plusieurs reprises, lui a posé la question essentielle : "pourquoi le meurtre de Maëlys ?". Tout le monde a tenté, les avocats des parties civiles, moi-même, de connaître la raison profonde de cet acte, mais malheureusement, nous ne la connaîtrons pas définitivement. Le dossier lui-même n'a pas permis de déterminer exactement les causes de la mort de Maëlys et un éventuel acte sexuel commis sur sa personne.
Pour vous, le mobile sexuel était une évidence ?
Il était bien difficile d'imaginer autre chose, dans cet enlèvement de cette petite Maëlys, qu'une raison d'ordre sexuel, compte tenu notamment de l'addiction au sexe très évidente de l'intéressé, des faits qu'il avait déjà perpétrés sur des petites cousines antérieurement. À 3 heures du matin, enlever une petite après un mariage, à moins de demander une rançon, ce qui est évidemment hors de question… La raison d'ordre sexuel, la finalité sexuelle nous a semblé évidente, m'a semblé évidente.
Nordahl Lelandais n'interjette pas appel, et vous non plus d'ailleurs. Un procès en appel n'aurait-il pas pu permettre d'obtenir des réponses à ces questions ?
J'aurais beaucoup de mal à faire appel alors que la décision est conforme à mes réquisitions. Je ne vois pas de progrès évident, dans l'hypothèse où un deuxième procès serait organisé. Un procès, c'est quelque chose de terrible pour une famille [d'une victime]. Je crois qu'il est bon, qu'il est satisfaisant qu'on en termine aujourd'hui.
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