Procès de Nordahl Lelandais : vive passe d'armes entre l'ex-procureur de Grenoble et un avocat de la défense
Appelé par la partie civile, l'ancien magistrat Jean-Yves Coquillat a qualifié Nordahl Lelandais de "menteur" et a dénoncé un "système de défense (...) cousu de fil blanc". L'avocat de Nordahl Lelandais s'est indigné d'une "attaque" contre les droits de la défense.
La tension est montée au dixième jour du procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre de Maëlys, vendredi 11 février. Avant l'interrogatoire du maître-chien sur les circonstances de la mort de la fillette, l'ancien procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a été entendu comme témoin. Celui qui était chargé de l'enquête à l'époque de la disparition de Maëlys De Araujo était cité par la partie civile, et s'est d'abord exprimé sur la "médiatisation extrême de l'affaire".
Aujourd'hui retraité et à la "parole entièrement libre", il a également choisi de donner son point de vue sur le "système de défense" de l'accusé, qu'il avait très rapidement soupçonné d'être responsable de la disparition de la petite Maëlys.
Selon lui, "la stratégie [de Nordahl Lelandais] est claire, nier l'enlèvement pour éviter une qualification de meurtre précédé d'enlèvement", qui lui vaudrait la peine maximum. Le second point de cette stratégie est d'après l'ancien procureur de "nier le meurtre et, quand les preuves sont là, dire que le meurtre était involontaire". Une version que Jean-Yves Coquillat considère comme "cousue de fil blanc" et portée par "un menteur, un hâbleur, un dissimulateur".
"Un réquisitoire avant l'heure", selon l'avocat de la défense
Des déclarations qui ont déclenché la fureur de l'avocat de la défense, Alain Jakubowicz. Il a accusé l'ancien procureur de vouloir "régler ses comptes" : "Jamais au cours de ma carrière, a-t-il déclaré, je n'ai vu une attaque aussi directe. C'est un réquisitoire avant l'heure, qui pose un problème de droit de la défense."
Alain Jakubowicz reproche également à Jean-Yves Coquillat de ne pas avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire cesser les violations du secret de l'instruction pendant l'enquête, avec de nombreuses fuites dans la presse. L'avocat a exigé une interruption de séance, refusée par la présidente. Un échange qui n'a pas eu d'effet visible sur Nordahl Lelandais, resté assis calmement dans son box.
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