Procès de Nordahl Lelandais : l'accusé reconnaît finalement avoir "volontairement" tué Maëlys
Avant ce coup de théâtre en fin d'audience, l'accusé avait assuré, vendredi, n'avoir eu "aucune intention de donner la mort" à la petite fille.
Ce qu'il faut savoir
Coup de théâtre au procès de Nordahl Lelandais. Devant la cour d'assises de l'Isère, le maître-chien de 38 ans a avoué, vendredi 11 février, avoir "donné la mort volontairement" à Maëlys De Araujo, dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Plus tôt dans la journée, il avait réitéré ses excuses à la famille de la petite fille mais s'en était tenu à sa version initiale, celle d'un meurtre involontaire.
Ce direct est désormais terminé.
Une version chamboulée. Avant ce retournement de dernière minute, l'accusé avait expliqué que Maëlys aurait voulu l'accompagner chez lui pour voir ses chiens, mais qu'elle se serait mise à pleurer au cours du trajet. "A ce moment-là, je ne sais pas ce qu'il s'est passé (...), j'ai donné des coups. Les coups étaient volontaires, c'était pas un accident, c'est moi qui les ai donnés. Mais j'avais aucune intention de donner la mort".
L'ancien procureur de Grenoble entendu comme témoin. Jean-Yves Coquillat est venu s'exprimer à la barre, cité comme témoin par l'avocat de la famille de Maëlys. Il s'est notamment exprimé sur la réaction de Nordahl Lelandais lors de la découverte du corps en février 2018. "Ça ne va pas plaire à la défense mais je vais le dire quand même : j'ai eu le sentiment que c'était du cinéma", a-t-il lancé. La présidente de la cour d'assises a demandé à Jean-Yves Coquillat "de ne pas donner son avis sur les faits" et de se concentrer "sur l'aspect médiatique de l'affaire".
Les penchants pédophiles de l'accusé au cœur des questionnements. Lors de ce procès, l'ancien maître-chien est aussi confronté aux faits d'agression sexuelle sur deux petites-cousines, pour lesquels il est poursuivi. Face à l'évidence, il a reconnu à demi-mots une attirance pour les enfants, sans éclairer davantage la cour. L'une des questions cruciales de son interrogatoire vendredi sera de savoir s'il a pu également s'en prendre sexuellement à la petite Maëlys la nuit du meurtre.
Un téléphone détruit par l'accusé au cœur des suspicions. Mercredi, un ancien ami de l'accusé est venu raconter comment ce dernier a détruit un téléphone portable qu'il avait en sa possession après sa première garde à vue, en septembre 2017. "Il ne faut pas que les flics le retrouvent", lui avait alors confié l'ancien maître-chien.
La sœur de Maëlys a tenté de faire craquer Lelandais. "On vous demande juste des réponses, vous avez brisé notre vie, aidez-nous !", a imploré Colleen de Araujo lundi. Avec un aplomb impressionnant, l'adolescente de 16 ans a tenté de soutirer des réponses à l'accusé pendant plusieurs minutes, en vain.