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"On n'a pas entendu parler de sommation" : des participants à la Fête de la musique, pendant laquelle Steve a disparu, contestent la version de l'IGPN

Après la publication d'une partie du rapport de l'IGPN, plusieurs participants à la soirée assurent à franceinfo que l'intervention de la police a été brutale et à l'origine des chutes dans la Loire pour plusieurs fêtards.

Article rédigé par franceinfo - Sarah Tuchscherer, Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le rassemblement en hommage à Steve Maia Caniço, sur les bords de Loire à Nantes le 30 juillet 2019. (SARAH TUCHSCHERER / RADIO FRANCE)

Après avoir été en partie rendues publiques mardi 30 juillet, les conclusions de l’IGPN concernant la fête de la musique à Nantes continuent de faire débat. Dans son rapport, la police des polices exonère de toute responsabilité les fonctionnaires présents ce soir-là quai Wilson, là où le jeune Steve Maia Caniço a disparu. Pourtant, plusieurs points soulevés dans le document sont contestés par les participants à la fête.

Une intervention jugée brutale par les participants

Parmi les points de divergence, il y a cette déclaration d’un brigadier. Selon lui, le DJ a continué à jouer après 4 heures du matin et aurait appelé les fêtards à s’opposer à l’arrêt de la musique. C'est faux, selon Benoît qui faisait la fête avec ses amis. "On n'a pas entendu parler de sommation. On ne savait pas à quelle heure ça devait se finir", explique-t-il.

Vers 4h30, on était toujours en train de danser, la musique s'est arrêtée brutalement au milieu d'un morceau. On a commencé à voir des bombes lacrymo arriver sur nous. J'en ai reçu une au pied

Benoît

à franceinfo

Toujours selon la police, plusieurs personnes seraient tombées à l’eau avant l’intervention des forces de l’ordre. Une version démentie par Kim, présente ce soir-là. "Au moment où j'ai pris ce gros nuage de lacrymo dans la figure, je n'ai pas entendu de gens qui sont tombés avant dans l'eau. Par contre, quand c'est arrivé, quelques instants plus tard on a entendu 'il y a deux personnes à l'eau'".

"Ça fait 20 ans que des sound system sont là"

Selon cette passionnée de musique électronique, elle-même DJ, les choses ont dégénéré à cause d’une intervention trop brutale de la police. "Là, sur le quai Wilson, ça fait 20 ans que les sound system sont là pour la Fête de la musique. Il n'y a pas eu d'incident de ce type, assure Kim. Ils savent un minimum ce qu'ils font, ils n'ont pas envie d'avoir de problèmes. Si les forces de police sont là, elles sont là aussi pour assurer la sécurité", conclut-elle. La jeune femme estime, tout en le regrettant, que cette affaire renforce la méfiance entre les citoyens et la police.

Le reportage à Nantes de Sarah Tuchscherer

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