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Trouver "les parts de lumière" chez Jacques Rançon : comment ses avocats vont mener la délicate défense du "tueur de Perpignan"

La cour d'assises des Pyrénées-Orientales doit rendre son verdict lundi soir, alors que la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, a été réclamée à l'encontre de Jacques Rançon, jugé dans l'affaire dite des "disparues de Perpignan".

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Roussillon
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Jacques Rançon, dans le box des accusés de la cour d'assises de Perpignan, le 13 mars 2018. (MAXPPP)

Le verdict est attendu lundi 26 mars, en fin de journée, devant les assises des Pyrénées-Orientales au procès du "tueur de la gare de Perpignan". Ainsi désigné, Jacques Rançon, 58 ans, est accusé d'avoir violé, tué et mutilé deux jeunes femmes, dans les années 1990, et d'avoir tenté de violer deux autres femmes, laissées pour morte. La peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, a été réclamée, rappelle France Bleu Roussillon. La parole est à la défense. 

"Ça reste un homme"

La défense d’un homme comme Jacques Rançon, décrit depuis trois semaines comme un monstre au comportement bestial, relève d’une mission délicate. "Nous allons tenter de souligner, de mettre en avant, les parts de lumière que nous avons décelées chez M. Rançon, indique l’un de ses avocats, Gérald Brivet-Galaup. Elles sont minimes, mais elles existent."

Les actes qu’il a commis sont des actes inhumains et monstrueux, mais ça reste un homme. Cela pose la question fondamentale et mystérieuse du mal.

Maître Brivet-Galaup

L'avocat s'interroge : "Pourquoi un homme, à un moment donné, bascule dans l’horreur la plus absolue, sans perdre son humanité ?"

Face à de tels agissements, la prison peut-elle être l'unique réponse de la société ? Comment gère-t-elle ces criminels, par quelle prise en charge ? Ce sont les questions que souhaite aussi soulever Me Xavier Capelet, également avocat de la défense. "On peut se contenter de dire ‘vous ne faites plus partie de la société, donc on va vous mettre à l’écart'. Je ne suis pas sûr que cela soit satisfaisant. De toute façon, Jacques Rançon a fait de nombreux séjours en prison, le moins que l’on puisse dire c’est que ces emprisonnements successifs n’ont pas servi à grand-chose."

Toutefois, les deux avocats de la défense ne se font aucune illusion quant à la peine qui sera prononcée lundi par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales.

La délicate défense du "tueur de la gare de Perpignan" devant les assises des Pyrénées-Orientales - un reportage de François David (France Bleu Roussillon)

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