Procès des effondrements de la rue d'Aubagne : de la prison ferme requise contre un ex-adjoint du maire de Marseille, un expert et des copropriétaires

Le procureur a estimé que Julien Ruas, à l'époque chargé de la police des immeubles en péril, est un "auteur indirect" du drame.
Article rédigé par franceinfo
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L'emplacement des 63 et 65 rue d'Aubagne, à Marseille, le 3 juin 2022. (GARDEL BERTRAND / HEMIS.FR / AFP)

Trois ans de prison ferme et 45 000 euros d'amende ont été requis, jeudi 12 décembre, contre Julien Ruas, adjoint au maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, au moment de l'effondrement mortel d'immeubles rue d'Aubagne en novembre 2018, qui a fait huit morts. Il s'agit de la peine maximale qui pouvait être requise dans son cas.

L'élu, qui était alors en charge de la police des immeubles en péril, est pour le procureur Michel Sastre "un auteur indirect du drame par son comportement blâmable, inadmissible" : "C'est quoi la proactivité ? Ces 40 000 logements insalubres [à Marseille] il fallait les chercher, on ne l'a pas fait."

Des "manquements graves"

L'architecte Richard Carta, qui avait expertisé l'immeuble moins de trois semaines avant son effondrement et bouclé sa visite en une heure, "a été ce soir-là un expert pressé, un expert qui a failli à la rigueur professionnelle de la réalisation de sa mission, commettant de graves manquements", selon le procureur. Il a demandé contre lui trois ans de prison dont un avec sursis, 40 000 euros d'amende avec interdiction de réaliser des expertises.

Sur les copropriétaires, cités à comparaître directement par les parties civiles, Michel Sastre s'est dit "face à une situation inédite : requérir contre des personnes que le parquet n'a pas poursuivies". Pour autant, "ils avaient tous connaissance des problèmes structurels de leur immeuble, ils avaient pour objectif de jouer la montre, dépenser le plus tard possible et le moins possible", a regretté le procureur, pour qui ils sont coupables de "manquements graves".

Il a réclamé des peines allant de deux ans de prison, dont un avec sursis, jusqu'à cinq ans, dont deux avec sursis, à l'encontre d'un des propriétaires qui était à l'époque aussi un élu régional, et l'avocat du syndic de l'immeuble, Xavier Cachard. Le procès doit se terminer le 18 décembre, avant un jugement attendu en 2025.

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