Chloé : "J'ai eu peur de mourir"
L'adolescente retenue captive pendant une semaine entre le Gard et l'Allemagne témoigne pour la première fois, dimanche sur M6.
CHLOE - "J'ai eu peur, j'étais anéantie". La jeune Chloé lève le voile sur sa semaine de captivité entre le Gard et l'Allemagne. Après ses parents, Chloé Rodriguez, 15 ans,témoigne pour la première fois, dimanche 25 novembre sur M6. Elle confie avoir eu "peur de mourir" mais reste évasive sur les violences sexuelles dont son ravisseur est soupçonné. Extraits.
L'enlèvement
Le 9 novembre, Chloé rentre en scooter à son domicile de Barjac (Gard). "Je me suis garée près du garage et il y a un homme qui est rentré dans la cour (...) J'essaie de partir en courant, je suis tombée, il m'a menée jusqu'à la voiture", raconte-t-elle, selon le script de l'interview transmis par la chaîne à l'AFP. Commence pour la jeune fille une longue épreuve. Enfermée pendant des heures dans le coffre du véhicule, elle se retrouve en Italie avant de rejoindre l'Allemagne.
La peur
Au cours de cette semaine, elle dit n'avoir bu qu'un litre et demi d'eau et avoir peu mangé, ne pas s'être lavée et n'être sortie de la voiture que quand elle et son ravisseur se trouvaient dans des endroits isolés. "Au début, ça a été difficile", confie-t-elle. "J'ai baissé les bras et je me suis dit, je ne rentrerai jamais chez moi (...) et là, ça a été horrible pendant plus de 24 heures, j'étais anéantie".
"Quand on vous enlève de votre famille et de votre vie, on ne peut pas faire autrement qu'avoir peur. C'était l'inconnu pour moi. Oui, j'ai eu peur. J'ai eu peur de mourir, de ne jamais rentrer chez moi", souligne Chloé. Puis elle entend, deux jours après son enlèvement, l'appel de sa mère qui évoque à la radio la "vague humaine mobilisée". "Franchement, ça m'a boostée, je me suis dit : faut pas que j'abandonne".
Son ravisseur
Kamel Bousselat, son ravisseur présumé, "ne voulait pas (lui) faire de mal directement", assure l'adolescente, avant d'ajouter : "Après, ça ne veut pas dire que je n'ai pas subi d'autres choses mais c'est tout ce que je pourrai dire". Une information judiciaire est ouverte à Nîmes pour enlèvement, séquestration et viol, le suspect ayant déjà été condamné pour agression sexuelle.
"Il disait que je retrouverai ma famille avant les fêtes de Noël. Je m'attachais quand même à ça", poursuit Chloé, qui confirme ne jamais avoir tenté de se sauver. "J'y ai pensé, mais (...) même si j'avais pu partir, qu'est-ce que j'aurais fait dans la forêt toute une nuit? Je me serais perdue ou il m'aurait retrouvée le lendemain, c'était fini pour moi", dit-elle.
La fin du cauchemar
Son cauchemar prend fin le 16 novembre à Oppenau près d'Offenbourg à l'issue d'une course-poursuite. "Là, j'ai craqué, j'en pouvais plus et quand les gendarmes ont ouvert le coffre, je suis sortie, je me suis jetée dans les bras d'un gendarme, je crois qu'il m'a prise pour une folle", lance-t-elle, assurant avoir "la joie de vivre" depuis son retour dans le Gard.
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