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"En tant que victime, je ne pouvais mieux demander" : Chloé réagit après la condamnation de son ravisseur

Kamel Bousselat a été condamné, mercredi, à la prison à perpétuité, pour l'enlèvement, le viol et la séquestration de Chloé. Francetv info a contacté la jeune femme, âgée de 19 ans, après l'énoncé du verdict.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Chloé, le 21 mai 2015 à Barjac (Gard). (VIOLAINE JAUSSENT / FRANCETV INFO)

Il avait séquestré et violé Chloé*, qui était alors âgée de 15 ans, après l'avoir kidnappée à Barjac (Gard) en novembre 2012. Kamel Bousselat, 36 ans, a été condamné, mercredi 15 juin, par la cour d'assises du Gard à une peine de réclusion criminelle à perpétuité assortie de vingt ans de sûreté.

Aujourd'hui âgée de 19 ans, Chloé revient sur les trois jours de procès et le verdict pour francetv info.

Francetv info : Comment avez-vous vécu ce procès ?

Chloé : Après ces trois jours, je suis fatiguée. C'était très angoissant. Etre devant la cour, c'était plus compliqué que ce que je pensais. J'ai dû porter les faits sur mes épaules, les assumer. C'est compliqué. Les entendre, puis le dire et le redire, c'est très dur. Vis-à-vis de mes parents aussi, c'est compliqué. Ma mère connaissait l'histoire. Mon père, non. Déjà, pour un père, savoir que sa fille a un petit copain, qu'elle a une vie avec lui, cela peut être compliqué. Mais quand ce n'est pas souhaité, c'est encore plus dur... Je pense beaucoup à eux. Je pense qu'en tant que parents, c'est difficile à porter. C'est lourd et fatigant. C'était une très grosse épreuve pour eux aussi.

Que ressentez-vous après l'énoncé du verdict ?

J'ai un sentiment confus. Je suis contente du résultat : la condamnation à perpétuité. En tant que victime, je ne pouvais mieux demander. En plus, j'avais dit que je me battrais pour être sa dernière victime. J'essaie de le réaliser, mais c'est encore trop frais, j'ai du mal à trouver mes mots. En même temps, je suis triste pour la famille de Kamel Bousselat. Sa mère et sa fille m'ont présenté leurs excuses. Je suis affectée car elles n'ont rien à voir dans cette histoire.

Lui aussi vous a présenté ses excuses. Qu'en pensez-vous ?

Les excuses de Kamel Bousselat, je les ai demandées. Je suis retournée à la barre pour les exiger. Elles ne viennent pas de lui. Il n'a pas tenu à faire passer le mot à son avocate, ne les a pas données spontanément. J'aurais pu être touchée, mais ça ne venait pas de lui, c'est dommage.

Comment envisagez-vous votre avenir désormais ? Avez-vous envie de créer une association ou une mobilisation pour les victimes, comme vous l'aviez évoqué en mai 2015 ?

J'aimerais bien faire cela, oui. Mais quand ? Je ne sais pas. J'ai besoin de prendre du recul. Je ne peux pas donner d'affirmation pour l'instant. Dans l'immédiat, je vais prendre un nouveau départ. Après avoir eu mon baccalauréat, l'année dernière, je suis partie à l'étranger neuf mois. J'en avais besoin. Je vais intégrer une classe préparatoire à la rentrée. Maintenant que le procès est passé, je vais pouvoir commencer ma vie comme je le souhaite.

* La jeune femme ne souhaite pas que son nom de famille soit rendu public.

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