Rédoine Faïd condamné à 14 ans de réclusion pour son évasion par hélicoptère de la prison de Réau en 2018
Après sept semaines d'audience, le verdict est désormais connu. Le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris, dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 octobre, pour sa spectaculaire évasion par hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne) en juillet 2018.
La présidente a commencé la lecture du verdict, sèche et technique, sans explications, un peu après minuit. Les peines prononcées sont cependant bien inférieures à celles qu'avait réclamées l'accusation, qui avait notamment requis 22 ans de réclusion à l'encontre du braqueur de 51 ans, et 18 ans contre son frère Rachid, 65 ans. Ce dernier, qui avait pris en otage un pilote d'hélicoptère pour le forcer à se poser devant les parloirs de la prison de Réau (Seine-et-Marne), a été condamné à 10 ans de prison.
Une fin de peine prolongée à 2060
"Ce n'est pas parce qu'on baisse de huit ans des réquisitions qui étaient complètement démesurées qu'on peut se satisfaire", a réagi l'avocate de Rédoine Faïd, Marie Violleau. "Quand on sait que ce qui l'attend c'est l'isolement, 14 ans, en plus de ce qu'il a encore à faire, ce n'est pas rien", a-t-elle ajouté, précisant qu'elle attendrait de voir les motivations de la cour avant de se prononcer sur un éventuel appel.
La fin de peine de Rédoine Faïd, qui purgeait des condamnations notamment pour un braquage en 2011 et une précédente évasion en 2013, était prévue en 2046. La confusion de peines n'existant par pour les évasions, cette fin de peine devrait être prolongée à 2060.
Brahim Faïd, 63 ans, qui se trouvait au parloir avec son frère Rédoine au moment de l'évasion, avait juré pendant ce procès de sept semaines qu'il n'avait pas été mis au courant du projet. Les avocats généraux l'ont cru et demandé son acquittement. Pas la cour, qui l'a condamné à un an de prison avec sursis. Trois neveux du braqueur, jugés pour avoir aidé leur oncle pendant l'évasion ou la cavale de trois mois qui avaient suivi, ont eux été condamnés à des peines de deux, six et huit ans de prison.
Seul point d'accord entre l'accusation et la cour, le cas d'Alima A., la "logeuse" et amie d'un des neveux, chez qui le braqueur s'était imposé à la fin de sa cavale. La cour a décidé de lui faire bénéficier de l'irresponsabilité pénale et retenu la "contrainte morale". Elle a été acquittée.
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